Barkhane et Takuba ont annoncé officiellement leur cadre d’intervention militaire dans la lutte contre le terrorisme au Mali. Après la fin de cette mission militaire, qu’en est-il des autres interventions civilo-militaires et financières du système des Nations unies et autres au Mali et que seront les conséquences de cet isolement ?
Il s’agit bien sûr des missions d’appuis financiers et techniques de l’Union européenne dans le cadre sécuritaire et de défense notamment l’Eucap-Sahel, l’EUTM et la Mission de Stabilisation des Nations unies au Mali (Minusma) dont la sécurisation relève des forces militaires Barkhane et Takuba.
Après le départ des forces Barkhane et Takuba, les missions parallèles (Eucap, Eutm et Minusma), vont-elles accepter d’être sécurisées à leur tour par des mercenaires s’ils existent ou de faire confiance à la capacité des forces armées malienne (FAMa) pour leur sécurité? Très difficilement, bien sûr. Et c’est certain, ces organisations seront peut-être obligées d’annoncer leur retrait dans les jours à venir.
En plus de cela, sur le plan géopolitique, la France a déjà de son côté toutes les forces de pression. A savoir, auprès du Conseil de Sécurité des Nations unies, elle détiendrait le monopole de l’intervention militaire et du système des Nations au Mali. Avec le soutien et la présence de l’Union africaine et de la Cédéao au mini-sommet, la France a toute la garantie d’être soutenue par les deux forces (Cédéao et l’Union africaine).
Le Mali pourra-t-il réellement faire face aux défis de cet isolement avec le seul soutien militaire d’une Russie tantôt privée tantôt étatique ? Malgré toutes les thèses utopiques développées ces derniers temps et en déphasage total avec les réalités géopolitiques, faut-il se lancer dans cette aventure ?
Sans pourtant parler des garanties que prodigue un climat politique stable et sécurisé aux investisseurs internationaux pour les attirer et permettre au Mali de rejoindre le concert des nations. Faut-il s’isoler encore de plus et à quelle fin ?