Après le départ des soldats français du Mali en janvier 1961 à la demande de notre pays, le Président Modibo Keita, avait dit: «je sais qu’ils continuent à tourner autour de nous. Je suis convaincu qu’ils reviendront un jour par la faute d’un mauvais fils du pays”.
Effectivement les soldats français sont revenus en janvier 2013.
Cette fois encore, ils vont continuer à tourner de nous. Ils seront principalement basés au Niger voisin et ailleurs dans la sous-région à la bonne convenance de l’Elysée.
Ce qui retient l’attention, c’est le délai relativement long pour assurer le retrait des militaires français. Un délai de quatre à six mois, selon le Président Emmanuel Macron.
Délai trop long, j’affirme, si l’on sait que l’armée française en Afghanistan forte de 125.000 hommes a mis seulement un mois et demi pour quitter l’Afghanistan.
Encore quatre à six mois au Mali ! Dans une situation normale, rien à redire. Mais lorsque le divorce n’est pas fait à l’amiable, que l’un des partenaires (la France) pense qu’il est répudie, il peut agir pour faire regretter à l’autre(le Mali) la séparation. Il en a tous les moyens et pire, des alliés tapis aux portes du Mali, taillables et corvéables.
Mais comme on le dit, les voies de Dieu sont impénétrables. Le contexte qui vient de naître, offre aussi à notre pays la formidable opportunité de mettre à jour et en valeur de nouvelles alliances stratégiques et militaires.
Nous n’avons pas la prétention de rivaliser avec l’énorme puissance militaire de la France et ses autres capacités de nuisance.
Mais attention ! L’histoire a largement démontré qu’il est difficile de terrasser un peuple dont on a justement contribué à réveiller et aiguiser le patriotisme.
La conscience patriotique est l’arme fatale. Les Talibans, (malgré de fortes réserves sur leurs pratiques) en ont administré la preuve en 2021contre la plus puissante coalition militaire du monde. S’y ajoutent:
Dien Ben Fu en 1954, la lutte de libération en Algérie de 1956 à 1962, la victoire de la Moncada de Fide Castro Ruz en 1959.
Prions Dieu pour nous épargner ces situations si glorieuses soient-elles. L’abandon par la France des réflexes qui lui ont permis de bâtir son empire colonial lui assurera la construction de relations exemplaires avec le Mali.
Le Mali, quatre fois impérial, poursuivra alors, avec le pays des Lumières, une exaltante coopération. Oui, le Mali, lui, est rentrée dans l’histoire. N’est-ce pas. Nicolas Sarkozy ?
La “France-Afrique” fera encore une mauvaise lecture de l’histoire en croyant que les événements qui ont déclenché la situation actuelle vont se limiter seulement au Mali et sont l’œuvre d’un gouvernement”illegitime”et de militaires qui veulent “s’éterniser” au pouvoir.