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Lutte contre le terrorisme : Paris fuit, Bamako s’assume !
Publié le mercredi 23 fevrier 2022  |  Zire infos
Serval
© Autre presse par DR
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Suite à l’annonce du présent français, Emmanuel Macron, relative au départ des forces Barkhane et Takuba du territoire malien, le gouvernement du Mali a fait un communiqué le 18 février 2022 dans lequel il juge cette décision unilatérale et invite les autorités françaises à retirer sans délai lesdites forces du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes. Une décision responsable à caractère historique qui condamne désormais les autorités à s’assumer jusqu’au bout…

Peu importe la date ou la manière, les forces Barkhane et Takuba vont quitter définitivement le Mali. Pour certains, c’est une nouvelle indépendance que le Mali s’est offerte en rompant tous les liens historiques avec la France. Ces derniers célèbrent donc une victoire contre les autorités françaises. Par contre, d’autres pensent qu’il s’agit là d’une nouvelle aventure dont on ignore encore le dénouement. Eux, ils continuent de s’inquiéter du sort réservé au Mali par ses pays amis et alliés dans le cadre de la lutte contre les groupes armés terroristes enclenchée depuis une décennie. Ce qui est sûr, c’est que la réalité reste que les autorités maliennes, insatisfaites des résultats de l’intervention des forces françaises et autres au Mali, ont décidé de faire appel à d’autres partenaires. Une démarche qui a mis la France d’Emmanuel Macron dans ses états au point qu’il a décidé de faire débarquer la force barkhane et celle Takuba, une force européenne dont elle est le chef de file.

Comme dirait l’autre : aujourd’hui, le ‘’gnamakoudji’’ est déjà tiré, il faut le boire. Autrement dit, le coup est déjà parti. La France et tous ses alliés vont se retirer définitivement du territoire malien. Cette rupture doit amener les autorités maliennes, surtout la hiérarchie militaire, à redoubler d’efforts et de la vigilance sur les théâtres des opérations. Il s’agit particulièrement de réorganiser ses troupes sur le terrain de telle sorte que l’ennemi ne prenne pas position après le départ définitif de ces forces européennes. C’est pourquoi, il faudrait renforcer le système de renseignements au niveau des frontières avec le Burkina Faso, la Mauritanie, l’Algérie et surtout le Niger.

Au plan politique, les autorités nationales méritent le soutien et l’assistance de l’ensemble du peuple malien dans le seul but de sauver le pays. Mais faut-il toujours rappeler que ce sont les autorités d’abord qui doivent ouvrir la voie vers cette démarche inclusive et consensuelle en engageant un vrai dialogue et des concertations sincères avec tous ceux et celles qui se sentent exclus de la gestion actuelle du pouvoir ou alors frustrés par le gouvernement dans ses prises de décision. C’est la seule manière pour que cette transition arrive à bon port.

Un boulevard pour la Russie
Certes, le Mali, selon son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, reste et demeure disponible pour les échanges dans un cadre de dialogue bilatéral avec les pays européens, mais ce départ de Barkhane et de Takuba pourrait également accélérer et renforcer l’intervention russe au Mali. C’est dire que contrairement à ce que pense le président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, le retrait de ces forces va difficilement laisser un vide dans le septentrion malien.

Sauf que chaque pays qui décide de s’engager au Mali, va d’abord définir ses conditions pour défendre et protéger ses propres intérêts d’abord. Donc, même avec la Russie, l’on doit savoir que rien ne sera gratuit et tout dépendra de la vision et de la volonté politiques des autorités maliennes. C’est pour dire qu’avec la Russie, la Chine ou autres pays qui viendront après la France, il faudrait d’abord clarifier les choses dès le départ et exiger à ce que chaque partie honore ses engagements.

La seule chose qu’il faudrait éviter en ce moment, c’est d’engager un bras de fer avec l’Europe pour la simple raison que la Russie se dit prête à accompagner le Mali. Il ne s’agit pas d’ignorer ou de minimiser la puissance russe, loin de là. Mais si Poutine est appelé aujourd’hui à choisir entre l’Europe et le Mali, soyons certains qu’il ne va jamais se tromper pour tourner le dos à tout un continent pour un seul pays.

Ousmane BALLO

Source : Ziré

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