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Lutte contre le terrorisme : Les FAMAS rassurent!
Publié le jeudi 24 fevrier 2022  |  Le pelican
Patrouille
© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Patrouille de l`armée malienne et française à Goundam
Patrouille de l`armée malienne et française entre Goundam et Tombouctou
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La nouvelle offensive lancée par l’armée malienne apporte ses fruits et le peuple lui en sait gré. En effet, les dernières victoires remportées, non sans peine, redorent le blason d’une armée dont on mettait en cause l’engagement dans cette guerre contre le terrorisme.

Fortes du soutien du peuple, les Famas sont désormais debout sur les remparts. Et cela se ressent aux fronts. Ces prouesses, attribuées au départ aux actions conjointes des forces barkhanes et aux Famas, sont désormais l’œuvre des descendants de Soundjata Keita. Et désormais, il devra en être ainsi. La montée en puissance des FAMAS, qui honore le peuple tout entier et fait trembler les forces du mal, est la nouvelle donne à préserver à tous prix.

Cependant, la présence des Russes, mercenaires ou non, nous pousse à questionner l’efficacité de nos braves soldats. C’est une interrogation existentielle car si les victoires, qui auréolent les Famas, sont également attribuables aux russes alors nos certitudes seront ébranlées. Nous serions dans l’obligation d’admettre que c’est un peu tôt pour crier victoire. Mais quelle que soit la vérité, c’est le résultat qui importe. Les défaites des terroristes sont à mettre au crédit du jugement et des actions du Chef suprême des Armées. Ainsi, la Transition a-t-elle su prendre le problème du terrorisme à bras-le-corps et commencer à reconquérir le territoire national ?

Notons, par ailleurs, que si des erreurs de jugement ont été commises (comme le renvoi immédiat des forces qui sécurisent la Minusma dont les missions bénéficient aux populations vulnérables), les FAMAS ont redoublé d’efforts et leur engagement ne peut être questionné. Même la perte tragique d’une quarantaine de civils (paix à leurs âmes), récemment, n’entache pas la valeur de cet engagement.

Cependant la Transition, désormais à même de prendre la mesure des enjeux et des besoins de nos forces armées, a promis une réduction du train de vie de l’État pour financer l’effort de guerre. Mais on constate que les décisions prises (réduction du salaire de la présidence ou de celui du PM…) ne sont pour l’heure que des mesurettes.

Comment exiger d’un fonctionnaire ou du malien lambda, qui galère(le mot est faible) pour nourrir sa famille avec les maigres salaires qu’il perçoit, de supporter les conséquences d’un embargo pendant que d’autres empochent des millions sans peine ? Un élargissement du CNT vient confirmer l’argument selon lequel les mesures prises sont, en partie, incohérentes. Le patriotisme à géométrie variable peut saper l’effort de guerre. L’armée nationale doit être soutenue et outillée aux frais de tous. C’est la seule condition pour qu’il y ait reconstitution effective des forces de défense sans avoir à recourir à des troupes extérieures, fussent-elles mercenaires ou non. Et le principe même de payer, toutes autres forces que les FAMAS, contredit les mesures annoncées.

D’aucuns pourraient rétorquer qu’il s’agit d’une mesure temporaire, le temps de mettre un terme aux massacres de civils et de nos braves soldats. Mais est-on sûr de pouvoir supporter financièrement le coût de la reconstitution de l’armée nationale et celui de la sous-traitance de notre sécurité ? La question est d’autant plus pertinente que les autorités de la Transition ont ouvert plusieurs fronts pouvant affecter sérieusement la santé financière d’un État, déjà affaibli par les crises socio-politiques, sanitaires et sécuritaires mais aussi acculé par les sanctions de la CEDEAO. Il convient donc d’éviter de tomber dans la situation du chat qui se mord la queue !

Toutes ces réflexions n’ont pas pour but de dénigrer les sacrifices consentis par nos braves soldats, à qui le peuple n’a de cesse exprimé sa gratitude, mais au contraire nous voulons inciter à une réflexion profonde sur les enjeux et les perspectives d’une reconquête de l’intégrité du territoire national. Se fier à l’applaudimètre, serait une grande erreur car ceux qui applaudissent, suivent, le plus souvent, la direction du vent.

Restons derrière nos autorités mais exerçons le devoir de conseil en toute objectivité dans l’intérêt Supérieur de la nation.

Dr DOUGOUNÉ Moussa
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