Pour son implication dans l’attribution frauduleuse du marché des passeports maliens, le ministre français des Affaires étrangères et de l’Europe, Jean Yves Le Drian, est visé par une plainte déposée par le mouvement Mariko, le mardi 22 février dernier, devant le Pôle économique et financier de Bamako.
A en croire le président du mouvement, Zanga Goïta, Jean Yves Le Drian, alors ministre de la Défense de la France, avait usé de son statut pour obtenir des marchés publics au Mali. Et de poursuivre que ces marchés concernent l’obtention, en 2015, du contrat de confection des passeports biométriques maliens par la société française Oberthur Technologie, devenue plus tard Idemia. Depuis 2001, c’est une société canadienne, notamment la Canadian bank note (CBN) qui était chargée de confectionner ces documents. A l’expiration de son contrat à la fin de l’année 2014, précisera-t-il, les dirigeants d’Oberthur, qui ambitionnaient de s’implanter au Mali depuis plusieurs années, se sont positionnés rapidement et ont bénéficié d’un important lobbying de l’État français. Ainsi, dit-il, à la fin de 2013, l’ambassadeur français à Bamako, Gilles Huberson, a été reçu par Ibrahim Boubacar Kéïta au Palais de Koulouba. Au cours des échanges, il n’est pas allé par quatre chemins car il a notifié qu’il serait de bon goût que le dossier d’Oberthur soit étudié avec bienveillance. Et d’ajouter qu’IBK n’est pas particulièrement surpris par la démarche. Il l’est, en revanche, un peu plus quand le dossier Oberthur est cette fois abordé directement par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, et ce, selon nos sources, à plusieurs reprises au cours de l’année 2014. “Le Drian y tenait tellement qu’il a mentionné l’engagement militaire français au Mali lors des négociations, expliquant que les soldats des deux pays mourraient ensemble au front. Il était déjà arrivé que Hollande demande d’aider les entreprises françaises, mais jamais de manière si insistante. Alors on s’est posé des questions”, a-t-il ajouté. Notons qu’un pool d’avocats a déjà été constitué au Mali et ont travaillé d’arrache-pied pour ficeler la plainte qui a été déposée le mardi 22 février dernier devant le Pôle économique et financier de Bamako. Il est également prévu la constitution d’un pool d’avocats en France pour poursuivre Le Drian devant les juridictions de l’ancienne métropole. Pour finir, il dira que la seule motivation des initiateurs de cette plainte c’est de restaurer la dignité et l’honneur du Mali et des Maliens.