Le militant des droits de l’homme et expert en gestion des conflits, Boubacar N’Djim, déplore qu’aujourd’hui nous assistons à un rétrécissement des libertés individuelles, d’expression, démocratiques. Pour lui, les droits de l’homme sont des engagements à vocation universelle, de principes de droits garantis par des déclarations solennelles ou des traités juridiquement contraignants.
Boubacar N’Djim est revenu sur le rapport publié par la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH). Selon ledit rapport, la situation des droits de l’homme au Mali demeure préoccupante malgré la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Il fait état de plus de 600 cas de violations et abus des droits de l’homme commis entre janvier 2016 et juin 2017. Plus de 800 incidents impliquant des hommes armés non identifiés et mettant en danger la vie de civils ont également eu lieu.
Au total, cette violence a fait plus de 2 700 victimes parmi lesquelles 441 ont été tuées. « La grande majorité des victimes sont des hommes et des enfants », regrette-t-il. Par ailleurs, notre expert en gestion des conflits a pointé du doigt la situation des personnes déplacées à cause de la pratique de l’esclavage par ascendance, des conflits intercommunautaires, qui selon lui, posent de réelles questions sur le vrai sens de la justice sociale au Mali, des victimes de violences basées sur le genre, des milliers d’écoles fermées dans le centre et le nord du Mali. Il se dit convaincu que l’accès des personnes déplacées à l’emploi formel peut les empêcher d’être victimes des formes contemporaines d’esclavage. M. N’Djim a également touché du doigt l’inégalité dans les salaires, une flambée des prix qui devient à ses yeux, un problème pour des personnes à faible revenu, des opérateurs économiques asphyxiés par un système généralisé de corruption, des droits civiques et politiques menacés.
Les objectifs de développement durable visant à réduire largement toutes les formes de violence, et à œuvrer aux côtés des gouvernements et des communautés afin de trouver des solutions durables aux conflits et à l’insécurité. Le renforcement de l’état de droit et la promotion des droits humains sont au cœur de ce processus, tout comme la réduction du trafic illégal d’armes et le renforcement de la participation des pays en développement aux institutions de gouvernance mondiale.
« L’État est le seul garant de l’effectivité de cette justice sociale, et le ministre de la Justice et des Droits de l’Homme Mamadou Kassogué s’est personnellement investi pour une bonne redistribution de la justice, c’est pourquoi nous au niveau de notre organisation qui se nomme Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme nous accentuons beaucoup nos actions de communications, d’informations, de sensibilisations et d’éducations en faveur des couches les plus défavorisées, notamment celles liées à la pratique de l’esclavage par ascendance, celles victimes de violences basées sur le genre, celles vivant avec un handicap ,celles des personnes déplacées, celles relatives la sauvegarde des droits de l’enfants et de la femme et surtout celles des personnes en conflits avec la loi (Prisonnier) », conclu Boubacar N’Djim.