En vue de constater de visu l’opération de traitement des eaux usées avant leur déversement, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Modibo Koné et son homologue de la Santé et du développement social, Diéminatou Sangaré, ont effectué, le jeudi 24 février dernier, une visite de terrain dans certains établissements hospitaliers et à la Direction générale de l’Agence Nationale de Gestion des Stations d’Épuration du Mali (ANGESEM). Ladite visite était guidée par la Directrice Générale, Mme Konaké Djénéba Ouma, son adjoint et des responsables techniques de la structure.
C’est aux environs de 10 heures que la délégation ministérielle est arrivée à la station de traitement des eaux usées de l’Hôpital Dermatologique de Bamako ex CNAM.
Selon les informations fournies par les techniciens de l’AGESEM, la station des eaux usées de l’ex CNAM qui fonctionne en merveille, a une capacité de traitement de 100 m3/ jour et constitue une réponse aux risques infectieux liés aux effluents hospitaliers. Pour alimenter la station, les techniciens ont démontré qu’un réseau d’égouts de 1286 ml a été réalisé avec 77 regards de visite. « De type réacteur biologique, la station de traitement est une technologie allemande et renferme un dégrilleur (tamis en spirale), un poste de relevage, un poste de dégraissage-dessablage, un bassin d’aération/décantation (bio réacteur), un poste de dosage et une cabine technique », explique-t-ils.
Cette réalisation a été appréciée à sa juste valeur par les deux ministres car elle permet selon eux de faire face aux risques d’infections. Quand on sait que le centre génère une grande quantité d’eaux usées par jour et que malheureusement, le dispositif de gestion de ces eaux était une fosse septique au niveau des différents pavillons ce qui ne permet pas une gestion efficace. D’un coup total de 252 023 810 F CFA entièrement financé par le budget national, cette station est entièrement automatique et toutes les parties grossières sont séparées des eaux brutes et se déposent sur la spirale. Les travaux ont été réalisés par l’entreprise SOWSIN- SARL et le contrôle et la surveillance par le bureau d’Ingénieurs Conseils Z – Ingénieurs.
De l’ex CNAM, la délégation a successivement visité les stations du Parc national et la step de l’Hôpital du Point G qui est identique à celle de l’Hôpital du Mali. Quand on s’en tient aux explications, le processus épuratoire de l’Hôpital du Point G est le même qu’à l’Hôpital du Mali. À ces niveaux, la station utilise le procédé de traitement dit Réacteur Bio Séquentiel suivant le principe de l’aération prolongée avec un même ouvrage servant alternativement de bassin d’aération et de bassin de décantation. Très économe en énergie selon les explications, c’est une variante du procédé de traitement par boues activées qui fonctionne en mode discontinu et occupe par conséquent peu d’espace. Le système de traitement par boues activées, est constitué des étapes. Il s’agit des prétraitements préliminaires (dégrillage, dessablage, déshuilage), le bassin d’activation ou d’aération. S’y ajoute le décanteur secondaire avec reprise d’une partie des boues, l’évacuation des eaux traitées et les digesteurs de boues en excès provenant des décanteurs.
Dans une interview qu’elle nous a accordée, la Directrice Générale de l’ANGESEM a fait savoir qu’il y a 9 stations d’épurations à Bamako et dans les capitales régionales. En plus de celles-ci, il y a trois en chantier. L’objectif recherché selon elle, est de faire faire face aux maladies à travers le traitement des eaux usées industrielles et les boues de vidange. « Il y a des produits issus du traitement. Il s’agit de l’eau et les boues qu’on peut valoriser et les utiliser pour d’autres fins comme pour les compostes dans l’agriculture », a-t-elle expliqué.
« Les santés sont liées, si l’environnement a des risques pour la santé, il faut rapidement y mettre un terme. Je remercie mon homologue de m’avoir conviée à cette visite qui m’a permis de comprendre beaucoup de chose. Nous avons compris que les eaux usées qui sortent des hôpitaux sont traitées avant déversement. Je salue de passage les grands projets en cours qui participent à la santé de l’être humain. J’ai beaucoup apprécié la bonne collaboration entre les équipes. En tant que bénéficiaires de ces services nous en sommes très contents. Je félicite Mme la Directrice et toute son équipe », a déclaré à la fin de la visite, Mme le Ministre de la Santé et du Développement Social.
Elle a ajouté : « Nous avons décidé de voir l’opération de traitement des eaux usées globales de Bamako et informer la population que toutes les dispositions sont prises conformément aux règlementations en vigueur. On a commencé par l’ex CNAM, ensuite à l’Hôpital du Point G et au Parc pour voir l’état de l’ensemble des eaux usées qui viennent du Point G et qui constitue pour le Parc un vivier important pour l’arrosage des plantes et de la verdure. Je témoigne que les eaux usées des hôpitaux sont traitées et mises à la nature. C’est-à-dire en l’état de consommation et d’autres usages ».
Et Mme la ministre de conclure : « Dans les hôpitaux, les craintes doivent être laissées aujourd’hui parce que toutes les dispositions sont prises en amont pour faire en sorte que les eaux usées ne constituent plus de danger. Arrivée à la station d’épuration de Sotuba, nous avons constaté que cet ouvrage reçoit toutes les eaux des unités industrielles, les eaux usées de certaines familles ainsi de suite. Nous avons vu qu’il y a un vaste chantier en cours. Ce qui permet de rassurer encore nos populations. Pour ce faire, nous allons faire en sorte qu’un programme cohérent soit établi et qui comporte l’ensemble des hôpitaux du Mali afin que les eaux usées dès les hôpitaux et les centres secondaires puissent être bien traitées et mises en état de pureté au profit des populations ».