Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Education
Article
Education

Fermeture des écoles pour raison d’insécurité : Une bombe sociale accentuant la vulnérabilité des filles au risque d’exploitation et d’abus sexuels
Publié le mercredi 2 mars 2022  |  Mali Tribune
Comment


L’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, M. Alioune Tine, a animé mardi dernier (22 février 2022) une visioconférence pour présenter les conclusions de sa dernière visite au Mali du 8 au 17 février derniers. S’il dit avoir noté une amélioration de la situation des droits humains, il a par contre manifesté son inquiétude par rapport à l’augmentation des écoles fermées pour raison d’insécurité. Une situation qui expose davantage les filles aux violences sexuelles.





«La bombe sociale la plus grave se profile à l’horizon avec l’effondrement du système éducatif», a alerté l’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, M. Alioune Tine, qui a animé mardi dernier (22 février 2022) une visioconférence pour présenter les conclusions de sa dernière visite au Mali du 8 au 17 février derniers. En citant les chiffres de l’ONU, il a indiqué que 320 écoles ont fermé en 2021 affectant près de 100 000 élèves. Globalement, le nombre d’écoles fermées en raison de l’insécurité a augmenté de manière significative en passant de 1 344 en janvier 2021 avec 403 000 élèves affectés à 1 664 écoles en décembre 2021 avec 499 200 élèves affectés.

«Les fermetures d’écoles auraient contribué à l’augmentation des mariages précoces et à l’exode rural des filles, un phénomène qui a augmenté le risque d’exploitation et d’abus sexuels contre ces filles. L’insécurité continue d’avoir un impact considérable sur la situation des droits fondamentaux des femmes avec la récurrence inquiétante de cas de violence basée sur le genre», a déploré Alioune Tine qui a appelé les autorités maliennes de la transition à prendre toutes les mesures appropriées pour prévenir les actes de violence ou d’incitation à la violence et à s’assurer que les auteurs répondent de leurs actes.

En matière de sécurité et de droits humains, l’expert indépendant a constaté une certaine amélioration. «Pour la première fois depuis le début de mes visites en 2018, j’ai noté une amélioration tangible de la situation sécuritaire, de la situation des personnes déplacées internes, de la situation des droits de l’homme ainsi que des dynamiques de paix endogènes, notamment dans le Centre du Mali», a déclaré Alioune Tine.

Ainsi, a-t-il indiqué, le nombre de violations des droits de l’homme et d’atteintes à ces droits documentées au cours du dernier trimestre de 2021 par la MINUSMA a diminué de 27,10 %. De même, selon le Cluster Protection, une diminution de 29,75 % du nombre d’incidents de protection a été enregistrée entre novembre et décembre. Pour l’expert, l’un des indicateurs de l’amélioration de la situation sécuritaire est la récente diminution du nombre de personnes déplacées et de conflits intercommunautaires passant de 401.736 en septembre 2021 à 350.110 en décembre 2021.

«Toutefois, les améliorations tangibles de la situation ne doivent pas occulter les défis sérieux en matière de sécurité et des droits humains auxquels le Mali et la communauté internationale doivent s’attaquer pour consolider les progrès réalisés sur le terrain», a averti Alioune Tine. Et surtout que, sur le plan de la sécurité, les groupes extrémistes violents, notamment la Jama’at Nusrat al-Islam wal Muslimin (JNIM), l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et d’autres groupes similaires ainsi que les groupes armés communautaires dits d’autodéfense, continuent «d’attaquer, de tuer et d’enlever des civils».

L’expert de l’ONU a également dénoncé «une interprétation stricte de la charia» par les groupes extrémistes violents dans le nord du pays. Au cours de sa visite, M. Tine a rencontré les autorités maliennes, la société civile et les associations de victimes, les organisations non gouvernementales, les diplomates et le système des Nations unies au Mali. Il faut rappeler que Alioune Tine (Sénégal) a pris ses fonctions d’expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali le 1er mai 2018. Et son mandat a été renouvelé par le Conseil des droits de l’homme le 24 mars 2021 pour une période d’un an afin d’aider le gouvernement du Mali dans ses actions de promotion et de protection des droits de l’homme et dans la mise en œuvre des recommandations formulées dans les résolutions du Conseil.

A l’issue de sa visite (du 8 au 17 février), M. Tine a publié une déclaration et va soumettre son rapport annuel au Conseil des droits de l’homme en mars 2022.

Naby

Source : Le Matin
Commentaires