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Combat pour la souveraineté et la libération : le duo Assimi-Choguel écrit une nouvelle page glorieuse de l’histoire du Mali
Publié le jeudi 3 mars 2022  |  Le DEMOCRATE
Séance
© aBamako.com par DR
Séance de travail entre le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, au Palais de Koulouba
Bamako, le 28 septembre 2021. Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a eu une séance de travail avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga de retour de l`Assemblée générale des Nations Unies, à New York.
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Ancienne colonie française, les autorités françaises pensaient toujours que le Mali, après son ascension à l’indépendance de 1960, demeure leur propriété. Pour arracher le Mali du joug du colonisateur, le président de la Transition Assimi Goïta et le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga ont mené une lutte sans merci contre les agissements impérialistes de la France.
Depuis la rectification de la Transition menée par le duo Assimi-Choguel,le fil a cessé de passer entre la France et le Mali. Le combat de la souveraineté et de la libération du Mali a commencé par le discours du PM Choguel Kokalla que beaucoup de Maliens ont qualifié d’‘’historique’’, prononcé le 25 septembre dernier à la Tribune de la 7ème assemblée générale des Nations Unies. Dans ce discours, Choguel accuse la France ‘’d’abandonner le Mali en plein vol ‘’. Chose qui a davantage creusé le fossé entre Macron et Goïta depuis le second putsch orchestré contre Bah N’Daw. Surtout que le discours a été prononcé juste à la vielle de la mort du 52ème soldat français au Mali. D’où la réponse très virulente de Macron qui a traité de ‘’honteux les propos des autorités illégitimes issues de deux coups d’Etat’’.

En effet, la signature d’un traité militaire avec la Russie (dont les forces militaires entrainent et participent aux théâtres des opérations au côté des FAMa) et l’inacceptation récente du contingent danois déployé dans le cadre de l’opération Takuba au Mali par les autorités de la Transition ont mis davantage de l’huile sur le feu entre l’Elysée et Koulouba. D’où la réaction du ministre des Affaires étrangères de la France : « La junte remet en cause sur des allégations infondées le déploiement des forces danoises dans la force Takuba. Alors que ce déploiement s’appuie sur une base juridique solide et a fait l’objet du consentement antérieur des autorités maliennes. ». Jean-Yves Le Driant de poursuivre : « C’est un nouveau signe de fuite en avant et je voudrais dire ici avec beaucoup de force que cette junte est illégitime et prend des mesures irresponsables ».

Telle la réponse du berger à la bergère, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop, a jugé « inacceptables » les déclarations de son homologue Français. Avant de recadrer Jean-Yves Le Drian: « Les insultes ne sont pas une preuve de grandeur. Je demanderais à M. Le Drian de rester digne aussi, parce qu’avant que la France ne vole au secours du Mali, les Africains sont venus mourir en Europe pour la libération de ces pays. Qu’on arrête cette campagne de dénigrement contre les autorités du Mali. Nous demandons que Paris nous respecte en tant qu’Etat ».

Le Mali frappe un grand coup…

Jusqu’où ira ce bras en fer entre l’ex-puissance coloniale et son ancienne colonie ? D’autant plus que le ministre Choguel Kokalla Maïga qui, en soufflant dans la même trompette que son ministre des Affaires étrangères, a enfoncé le clou : «… nous n’acceptons pas qu’on nous piétine, qu’on nous méprise. Notre dignité n’est pas négociable. Si la France rappelle son intervention de 2012 qui s’est vite transformée en échec, qu’elle n’oublie pas que ce sont des Africains (surtout Maliens) qui sont morts hier pour libérer la France ». « Nous analysons les situations. De l’assassinat de Kadhafi, en violation de la résolution des Nations unies, à la tuerie de Bounty, en passant Thiaroye, nous observons avec lucidité. Alors, il est temps que la France comprenne que les temps ont changé et qu’il faut changer avec le temps. Il est temps que la France comprenne que les dirigeants actuels au Mali savent ce qui est bon pour leur pays », a laissé entendre le Premier ministre Maïga. Avant de conclure : « Ils exigent qu’on respecte le Mali et c’est seulement à ce prix que la coopération peut se poursuivre en préservant surtout les intérêts et en respectant notre souveraineté pleine et entière ».

Pour ne rien arranger, les autorités maliennes ont expulsé, lundi 31 janvier 2022, l’ambassadeur de France au Mali. Joël Meyer a été sommé de quitter le territoire malien dans un délai de 72 heures. Les relations entre Etats sont fondées sur des rapports de force. Sur ce plan, le Mali l’a joué finement avec la France en expulsant son ambassadeur. Incontestablement, notre pays, à travers le duo Assimi- Choguel, a frappé un grand coup en marquant les imaginations. Une expulsion qui intervient après que le représentant de la Cedeao au Mali, Hamidou Bolly, ait été déclaré « persona non grata » par les autorités maliennes en octobre 2021.

Bon débarras

L’armée française a pu faire son retour en janvier 2013 après son départ de notre territoire en septembre 1961. Ces forces françaises ont été accueillies en grande pompe au Mali. La population malienne a rempli le boulevard de l’indépendance avec les drapeaux français. Les Français allaient nous apporter quelque chose : l’espoir de libérer notre pays. On pouvait lire sur les pancartes ce jour-là : « Merci à Papa Hollande », ‘’merci à la France’’. Des Maliens dans leur euphorie ont même nommé leur enfant François Hollande. Le premier soldat français, Damien Boiteux, mort à Konna, a eu droit à un monument en son honneur et beaucoup d’enfants maliens ont été baptisés ‘’ Damien Boiteux. Tout cela pour dire combien les Maliens ne sont pas ingrats. Combien de soldats maliens sont tombés à Konna et après. Qui d’entre eux a eu droit à un monument ? Mais que s’est-il passé neuf (9) ans après ?

L’espoir des Maliens s’est transformé en désillusion. Le bilan de ‘’Serval’’, transformée en ‘’Barkhane’’, a été un échec total, avec en toile de fond des milliers de morts et la généralisation de l’insécurité qui s’est transportée du Nord au Centre du pays, devenu un far West. C’est pourquoi, dans la recherche de la sécurité intérieure du pays, les autorités de la Transition ont conclu que la solution française n’a pas porté fruit. Le constat de l’échec est patent : 2/3 du territoire échappent au contrôle des autorités maliennes, les attaques se multiplient tous les jours, les djihadistes progressent et frappent au centre et même au sud du pays. Kidal est devenue le sanctuaire et un Etat dans un Etat. Le Mali est divisé.

Face à cet échec, elles ont opté pour la solution des forces russes, en toute souveraineté. Et depuis, la montée fulgurante et spectaculaire de l’armée malienne se fait sentir chaque jour sur les théâtres des opérations. Très irrespectueux des autorités de la Transition qu’il a traitées de tous les noms d’oiseau, le président Français Macron avait annoncé le retrait de Barkhane et de la force ‘’ Takuba’’ du Mali, dans un délai de quatre (4) à six (6) mois. Les autorités de la Transition qui n’entendent pas de cette oreille ont demandé leur retrait sans délai. Bon débarras ! Car tous les analystes des questions sécuritaires sont arrivés à la conclusion qu’aucune puissance étrangère ne fera le bonheur des peuples africains à leur place.

Et c’est une nouvelle page dans l’histoire de la coopération militaire entre la France et le Mali, écrite pour les générations futures par le duo Assimi-Choguel. C’est désormais officiel, les bases militaires françaises au Mali partiront très bientôt. Cette annonce du retrait des troupes françaises au Mali a été très bien accueillie et fêtée par des milliers de Maliens à la place de l’indépendance. Nous, les Maliens avons l’occasion de nous assumer et de prouver au monde entier que la France avait tort de chanter partout qu’elle était indispensable pour la sécurisation de notre pays, indépendant depuis 1960.

Plusieurs analystes géopolitiques et spécialistes des questions sécuritaires africains pensent aisément qu’au-delà du Mali, le Burkina et le Niger doivent s’inscrire dans la même logique. « Nous sommes indépendants et nous devons nous assumer. Personne ne doit venir combattre à la place de nos forces armées qui doivent être fortement équipées jusqu’aux dents et mis dans de meilleures conditions », indiquent-ils. A les en croire, l’indépendance militaire ouvre la voie à l’indépendance économique et au développement en principe. En tout cas, en demandant officiellement le départ de l’armée franco-européenne, Barkhane-Takuba, du territoire malien, le duo Assimi-Choguel a écouté son peuple pour prendre l’avenir des millions de vies en main. La prochaine étape, selon l’avis de milliers de Maliens, est de sortir de la francophonie et jeter les bases d’un pont ambitieux avec le monde anglo-saxon, l’anglais étant unanimement reconnu comme la langue internationale par excellence. C’est la seule voie pour ne pas passer sous les fourches caudines de l’ex-colonisateur, autrement la domination à travers la langue et ses effets transversaux seront toujours là.

Tientigui

Source: Le Démocrate
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