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Relecture de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali : La transition offre plus que jamais l’opportunité de prendre le taureau par les cornes
Publié le mercredi 9 mars 2022  |  Le Matin
Rencontre
© Autre presse par DR
Rencontre PM-Mouvements signataires de l`Accord d`Alger
Bamako, le 15 septembre 2021. Le chef du gouvernement, Dr Choguel Kokalla Maïga, a reçu à la Primature, des membres des mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation (Coordination des mouvements de l’Azawad-CMA et Plateforme) pour leur exposer la vision du gouvernement pour la réussite de la Transition.
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Notre manchette de la semaine dernière, «ACCORD POUR LA PAIX ET LA RÉCONCILIATION AU MALI : Comment se défaire d’une camisole de force sans créer un front de déstabilisation du pays ?» (Le Matin N°527 du mercredi 2 mars 2022), a suscité beaucoup de réactions très enrichissantes. Et l’actualité nous amène à en tirer profit.




«Les gens qui s’assoient sur les habitudes et leur confort deviennent artificiels, vaniteux et prétentieux. Ils ne sont, en réalité, que les fantômes de leur propre existence», rappelle Rhéal Éloi Fortin, avocat et homme politique canadien membre de la Chambre des communes du Canada. Cette citation nous renvoie à l’attitude de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) qui, comme chaque fois que l’une de ses composantes controversées se retrouve dos au mur, ne trouve meilleure stratégie que de menacer le gouvernement de reprendre les armes.

Et cela à l’image du communiqué publié le 28 février dernier par le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) cousu de menace à peine voilée comme réitérer son attachement à «l’unité et au droit à l’autodétermination du peuple de l’Azawad» ou l’exigence de «l’application diligente et intégrale» de l’Accord pour la paix et la réconciliation (APR)… Dans ce communiqué, le HCUA demande au gouvernement de «clarifier sa position par rapport à cet Accord»…qui est l’unique chose qui lie les mouvements de la CMA à l’Etat malien. Autrement, seul l’espoir d’une application intégrale de l’APR les empêche de reprendre les armes pour une supposée indépendance de l’Azawad. De quoi les responsables de ce mouvement ont-ils peur ? Craignent-ils une offensive maintenant qu’ils ne sont plus couverts par leur bouclier, c’est-à-dire la France jusque-là allergique à toute présence d’une autorité malienne dans la Citadelle interdite de Kidal ?

Comme le dit si pertinemment dans une déclaration publique Mohamed Mohammedoun, secrétaire général de la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA, mouvement politique et militaire touareg formé en 2014), «c’est plutôt à la CMA de clarifier sa position… On ne s’emballe pas dans ce jeu de duplicité». C’est pourquoi aussi, nous confiait récemment un cadre malien, «il faut impérativement, et sans délai, réviser l’Accord issu du processus d’Alger qui est complètement désavantageux pour le Mali». Comme beaucoup d’autres Maliens, il est convaincu que, à terme, «cette camisole de force aboutira, si nous ne prenons garde dès à présent, à la partition de notre patrie… Et la fenêtre de tir actuelle est propice pour que le Mali se débarrasse de cet accord léonin».

Faire comprendre à la communauté touareg que la supposée indépendance de l’Azawad est un leurre pour abuser de leur confiance

Aujourd’hui le vent semble tourner en notre faveur. Et cela pour deux raisons. La première est liée au retrait de la France qui ne pourra plus servir de bouclier aux pseudo rebelles de Kidal. Secundo, il faut profiter de l’éveil de conscience qui amène de plus en plus de cadres touaregs à comprendre que la lutte pour l’indépendance de l’Azawad est juste une fourberie d’un groupuscule qui en fait un fond de commerce politique et économique aux dépens de la majorité des populations de l’Adrar des Ifoghas.

«La diabolisation des Touaregs doit prendre fin car elle ne sert que ses vilains promoteurs qui en font un CV pour avoir un poste minimum qu’il soit», disait récemment l’un de ses cadres. Et de souhaiter qu’on arrête «de pousser les Touaregs à la rébellion ; arrêtons de penser qu’un Touareg n’est pas un Malien, arrêtons l’amalgame ce n’est bénéfique à aucune nation… Le HCUA a parlé au nom des ses sympathisants et non des Touaregs. C’est valable pour Dana Amassagou il parle à son nom et non celui des tous les dogons et le Mouvement de libération de Macina qui parle à son nom et non au nom des tous les peulhs».

Ils sont nombreux ceux qui comprennent aujourd’hui qu’ils sont manipulés pour une cause qui n’est pas forcément la leur. Ce qui fait que c’est plus que jamais le moment de crever l’abcès par le dialogue avec les mouvements armés (peu évident) ou par les armes. Donc, la balle est dans le camp du pouvoir qui peut compter sur l’adhésion totale du peuple pour la restauration de la souveraineté de l’État malien sur l’ensemble du territoire national.

Que les autorités de transition réfléchissent à cette sagesse de feu Bernard Tapi qui rappelait qu’il est «facile de vaincre une personne si vous connaissez ses habitudes» ! Cela vaut aussi bien pour les terroristes de Kidal.

Naby

Source : Le Matin
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