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Entre nous : Patate chaude!
Publié le jeudi 10 mars 2022  |  Le challenger
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Le Mali n’a pas fini d’observer le deuil suite à l’attaque contre le poste de sécurité de Mondoro qu’un autre problème majeur surgit entre Bamako et Nouakchott. En effet, le Ministère des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur a convoqué, le mardi 8 mars, Mohamed Dibassi, ambassadeur de la République du Mali en Mauritanie pour l’informer de la vive condamnation des autorités mauritaniennes des « récents actes criminels récurrents perpétrés par des forces armées régulières maliennes contre nos citoyens innocents et sans défense sur le territoire malien ».

La colère de la Mauritanie suite à la disparition de certains de ses compatriotes sur le territoire malien tombe mal pour le gouvernement de Transition. Ces vives protestations de Nouakchott mettent Bamako dans une situation très inconfortable. Le Président Ghousani et son gouvernement ont une opinion publique à ménager. Déjà, une manifestation s’est déroulée devant la présidence mauritanienne. « La vie de nos citoyens innocents et la sécurité de leurs biens resteront au-dessus de toute considération » ont déclaré sans ambages les autorités diplomatiques mauritaniennes.

Ces incidents qualifiés d’«actes criminels récurrents» par le ministère mauritanien des affaires étrangères créeront sans doute un climat de méfiance entre les deux capitales, au moment où Bamako espère sur Nouakchott pour contourner les sanctions de l’organisation sous-régionale.

L’impact des sanctions de la CEDEAO est perceptible sur plusieurs secteurs. Les derniers événements favorisent la CEDEAO et désarment Bamako. Le temps est venu pour le Colonel Assimi Goïta et son gouvernement de chercher à sortir, par tous les moyens, de cette situation. L’attaque contre le poste de sécurité de Mondoro, le 4 mars dernier, vient de prouver qu’aucun régime, fut-il militaire, ne dispose de baguette magique pour parer à de telles représailles de la part des forces obscurantistes.

Les groupes armés signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation, de leur côté, haussent le ton et multiplient les déclarations appelant le Président de Transition à clarifier sa position quant à la mise en œuvre du document issu du processus d’Alger. Cela intervient dans un contexte d’isolement diplomatique du Mali sur la scène internationale. Ce qui n’augure pas de bonnes perspectives pour le gouvernement de Transition.

Chiaka Doumbia/Le Challenger

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