Poussés dehors par les autorités de la transition malienne, la France et ses alliés ont officialisé le retrait de leurs troupes au Mali. C’est désormais officiel. Comme pressenti depuis plusieurs semaines, la France, ses alliés européens dans Takuba et le Canada annoncent un « retrait coordonné » du Mali un jeudi matin dans un communiqué commun, précisant que « les conditions politiques, opérationnelles et juridiques ne sont plus réunies ». Redéploiement tactique. Ce départ contraint du Mali force donc Paris à accélérer cette réorganisation dans d’autres pays de la région menacés par la contagion djihadiste. Hors du Mali, Paris compte poursuivre la lutte anti-djihadiste dans la région, où les mouvements affiliés à Al-Qaïda ou au groupe Etat islamique ont conservé un fort pouvoir de nuisance malgré l’élimination de nombreux chefs. Les attaques récemment contre l’armée malienne seraient-elles un coup de la France ?
En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les états européens opérant aux côtés de l’opération (française) Barkhane et au sein de la Task Force Takuba estiment que les conditions ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations. Pour autant Emmanuel Macron ne veut pas entendre parler d'”échec de la France. Que ce serait-il passé en 2013 si la France n’avait pas fait le choix d’intervenir ? Vous auriez eu à coup sûr un effondrement de l’Etat malien. a déclaré Emmanuel Macron.
On en sait déjà un peu sur le calendrier de retrait des troupes françaises. L’Etat Majors des Armées se donne jusqu’à fin août pour retirer ses derniers soldats du Mali. Un timing “très serré”, reconnaissent plusieurs sources militaires, et avec le risque que la saison des pluies ralentisse la manœuvre. Il faut fermer trois bases, Gossi, Ménaka et Gao la plus importante de la région.
Pour cela, des dizaines de véhicules blindés vont être nécessaires car il n’est pas question de les laisser entre les mains des autorités maliennes. Des ponts aériens vont également se multiplier entre Gao, Niamey au Niger et la France, et tout cela doit être coordonné et sécurisé pour éviter d’éventuelles attaques djihadistes sur les convois. Un enjeu clé de ce retrait en effet, alors que les terroristes pourraient profiter de ce départ des Français pour étendre leur action vers les pays du Golfe de Guinée.
L’ancien ministre du Commerce Jean-Marie Bockel, qui a perdu son fils, soldat pour l’opération Barkhane en 2019 au Mali, dans une interview a estimé qu’un “drame” se déroule pour le pays en question. Tout avait été mis en œuvre pour que l’après présence militaire se passe dans les meilleures conditions avec l’engagement de tous. Sur le plan de la sécurité, de la reconstruction de l’Etat et du développement.
Quels peuvent être les risques sécuritaires ?
Tout peut basculer et ce serait terrible. Ça aurait également un effet sur la sécurité de la région du Sahel et notre propre sécurité. Depuis l’annonce du retrait des forces françaises, la situation sécuritaire se détériore à un rythme alarmant la situation sécuritaire s’est empirée