Pour circuler à Bamako à certaines heures de la journée, il faut s’armer de patience et surtout savoir garder son sang-froid.
Impossible d’échapper aux embouteillages à Bamako. C’est même un cauchemar pour les usagers de la route se déplaçant à l’aide de véhicule à deux ou quatre roues ou plus. En termes clairs, motocyclistes et automobilistes n’échappent pas à ces embouteillages dès lors qu’ils décident d’emprunter la voie routière. De longues files d’attente pendant des heures, constituent le quotidien de ces usagers de la route à Bamako.
La circulation alternée n’a pas suffi à faire diminuer ces longues files d’attente sur les routes. Il faut vraiment prendre son mal en patience et prier que son moteur ne lâche pas en pleine circulation.
Quelles explications données à ce fait ? Pour de nombreux usagers interrogés, le problème c’est le manque de routes. L’insuffisance du réseau routier en bon état, fait que tout le monde emprunte les mêmes routes et très généralement ce sont les artères principales. La quasi-totalité des bretelles et autres voies qui devraient servir de raccourcis, est très défectueuse. « Une fois que vous laissez la voie principale espérant faufiler à travers les rues, très généralement, vous tombez dans un cul de sac si ce n’est pas l’état défectueux de la route qui vous décourage » raconte ce chauffeur de taxi.
Il y a l’insuffisance du réseau routier, mais il y a aussi ce manque de vision des autorités lorsqu’elles font construire une route. Cette vision devrait les amener à ne plus faire de simples « ronds-points » mais carrément des « échangeurs » pour rendre la circulation plus fluide. Avec le développement spectaculaire du parc automobile, les ronds-points ne sont plus adaptés. Mais au Mali, on continue de faire de nouvelles routes non seulement très étroites mais avec des ronds-points et non des échangeurs. En plus, les pistes motocyclistes ne sont généralement pas prévues ou si elles sont prévues, leur étroitesse empêche les motocyclistes à les emprunter. Parfois aussi, ces pistes réservées aux motocyclistes, sont obstruées par les vendeurs ambulants ou par le stationnement anarchique devant l’indifférence totale des autorités des collectivités qui ont en charge de faire respecter la loi. Du coup, tout le monde se retrouve sur une seule route dont la largeur est si petite qu’elle ne permet pas une meilleure circulation. Alors, bonjours les embouteillages.
A cela, il faut ajouter un élément clé : l’indiscipline dont font preuve certains usagers de la route. Le laxisme des autorités de l’Etat, favorise cet état de fait. La circulation routière à Bamako, est un véritable cauchemar. La solution serait déjà une affirmation de l’autorité de l’Etat mais aussi une volonté politique de construire des routes plus adaptées en prévoyant plus d’échangeurs que de ronds-points. Enfin, il faut libérer les artères de l’occupation anarchique. Tout cela relève de l’autorité de l’Etat.