La promesse d’une reprise du trafic ferroviaire, a été longtemps faite par les autorités du pays ravivant la joie et l’espoir de milliers de personnes dont la survie quotidienne est liée au train. Ces derniers jours, cette promesse a pris l’allure d’une propagande visant à séduire les Maliens. Mais quand on vend de l’illusion, on prend le risque de se faire taper dessus.
Les autorités de la transition sont en campagne de séduction. Ça c’est certain. Mais de là à vendre de l’illusion, on hésite encore à le croire. Tout le monde sait que les Maliens rêvent d’une reprise du trafic ferroviaire. Ce trafic fait nourrir de millions de personnes. Son arrêt a provoqué un choc psychologique dont beaucoup ont encore du mal à se relever. Alors, promettre de faire redémarrer le train, on peut imaginer la joie, l’espoir que cela fait.
Mais cette promesse est-elle réaliste ? Oui, si cela est soutenu par une volonté politique bien réfléchie. Est-ce le cas ?
Le doute est permis car plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. Pour que le train puisse redémarrer, il faut qu’il y ait des rails. Il n’y a pas de rails à l’heure actuelle et aucune action n’est faite pour le moment pour refaire les rails. Vu l’état de ces rails, il faut du temps, beaucoup de temps pour les remettre en bon état. Le Mali dispose-t-il encore de wagons ? Autant de questions sans réponses qui font douter de la bonne foi des autorités à faire siffler de nouveau le train
En plus de cela, la situation politique du pays (les sanctions de la CEDEAO) a un impact négatif sur les finances de l’Etat. Disposons-nous des ressources financières nécessaires pour faire aboutir le projet de reprise du trafic ferroviaire ? On en doute.
Et pourtant, on veut faire croire que le miracle est possible. Depuis combien de temps que ce projet est sur la table du gouvernement malien ? Bien avant le coup d’Etat de 2020. Un membre du gouvernement à l’époque s’était même rendu à l’extérieur dans le cadre de ce projet. A la télévision publique, le reportage du journaliste montrant un ministre en train de discuter avec des représentants de grandes entreprises dans le domaine ferroviaire, avait ravivé l’espoir des Maliens. Depuis, beaucoup d’eau a coulé dans le fleuve Djoliba et les Maliens sont retombés entretemps dans la désillusion totale.
Les autorités de la transition, qui sont en quête d’estime des populations, ont promis beaucoup de chose : reprise du dossier de train ferroviaire ; celui de l’HUICOMA etc. A l’heure actuelle, c’est de trafic ferroviaire que l’on voit sur les réseaux sociaux. Une véritable campagne d’information qui pourrait cacher une propagande à des fins politiciennes. Mais si le projet de reprise de la voie ferroviaire venait à se réaliser, ce serait une bonne chose pour de nombreux Maliens qui vivent de ce trafic. Mais, il y a encore trop de zones d’ombre comme par exemple l’embargo qui frappe le Mali et l’empêche de développer de tels projets impliquant d’autres pays de la CEDEAO notamment le Sénégal qui a un grand rôle à jouer pour l’aboutissement du projet ferroviaire malien. En attendant, les Maliens s’accrochent aux promesses faites par le gouvernement de transition.