Massacres des populations civiles au centre du Mali, tueries des ressortissants mauritaniens à El Ataye, les 5 et 6 mars, à la frontière Mali-Mauritanie. Le tout mis au compte des Forces armées maliennes (FAMa) par une certaine puissance étrangère. La France désignée sous cette métaphore, est dans la dynamique de tout mettre en œuvre pour jeter le discrédit sur les autorités de la transition. Encore une fois, cette tentative est vouée à l’échec.
L’ancienne Métropole, la France, puis que c’est d’elle qu’il s’agit, manque drastiquement de moyens pour incriminer les Forces armées maliennes (FAMa) dans l’affaire du massacre des Mauritaniens à la frontière avec le Mali. Le jeu de la France est clair et la carte qu’elle est en train de jouer est celle de la division, comme elle en a l’habitude, depuis belle lurette dans les pays africains qu’elle a trainés dans la boue des siècles durant.
L’actualité entre la France et le Mali est dominée ces derniers temps par l’escalade verbale. Des réactions des uns répondant à celles des autres ont fini par pourrir les relations diplomatiques, entrainant par la suite les deux pays à un point de non-retour. La pomme de discorde est sans doute la tenue des élections à bonne date. Une décision qui n’a pas été la tasse de thé des autorités actuelles. D’où les écarts de langage des autorités françaises à l’endroit des dirigeants du Mali.
En effet, le nerf à fleur de peau, la France a eu sa main derrière les sanctions de la Cedeao qui frappent jusqu’à présent la population malienne. Les autorités maliennes ont donc vu la nécessité de se tourner vers les ports de Conakry en Guinée et de Nouakchott en Mauritanie. Quoi de plus normal ?
Alors pour saper le moral des FAMa sur le champ de l’honneur, briser l’espoir des populations maliennes de la montée en puissance de l’armée, la France renoue avec sa vieille habitude qui consiste à semer la zizanie entre les pays africains. La stratégie toute trouvée est l’incrimination des FAMa dans les tueries des ressortissants mauritaniens à la Frontière des deux pays. Les allégations sont-elles vraies ? Le député, Mohamed Ould Dellahy a été on ne peut plus clair.
Les manigances de la France démontées par le député mauritanien, Mohamed Ould Dellahy
En intervenant à l’Assemblée nationale de la Mauritanie, le député mauritanien, Mohamed Ould Dellahy, non moins président du parti mauritanien pour la défense de l’environnement, n’a guère caché sa part de vérité. Cette information portant sur la disparition des Mauritaniens étant un secret de polichinelle, elle n’est pas aussi tombée dans l’oreille d’un sourd en atteignant le député mauritanien. Il dit l’avoir reçue. « Je reçois des informations qui viennent d’un peu partout, surtout la situation au Mali. Je ne pense pas qu’en ce moment difficile pour la junte militaire malienne, qu’elle soit capable de faire assassiner les Mauritaniens à la frontière », dit-il.
Le député Ould Dellahy n’a pas écarté les services peu scrupuleux de la France pour enfoncer le Mali pour la simple raison que le torchon s’incendie entre Paris et Bamako. Le représentant du peuple mauritanien use forces périphrases et métaphores pour désigner les auteurs des manœuvres cavalières de la France aux abois. Elles ont pour cibles les FAMa et plus loin, la junte au pouvoir. « Je pense que c’est des manigances des services quelque part étrangers pour déstabiliser le Mali. Et là, nous ne devons pas l’accepter », est convaincu le député qui pense que le Mali est un pays frère, un pays voisin.
Pour lui, ce qui arrivera au Mali n’épargnera pas les autres pays de la sous-région. « Tous ceux qui touchent le Mali, tous ceux qui veulent déstabiliser le Mali, déstabiliseront toute la sous-région. A cet effet, il prône le soutien sans condition au peuple frère du Mali. « Donc, il est de notre devoir de soutenir le peuple malien fermement sans condition et nous devons engager toutes nos possibilités pour cela. Tout ce que nous possédons comme possibilités économiques doit être entre les mains des Maliens. Le Mali, c’est nous et nous sommes aussi le Mali », martèle-t-il.
Le député n’a pas manqué de lancer un vibrant appel au peuple ainsi qu’au président, Mohamed Ould Ghazouani de la Mauritanie. « Je lance l’appel solennel au président de la République. Je conseille qu’il ne doit pas être entraîné dans cette situation qui ne concerne jamais la Mauritanie. La Mauritanie doit aider le Mali, elle ne doit pas conserver sa position de neutralité, elle ne doit pas être complice des services étrangers qui sont contre le Mali et contre l’Afrique. Je dis au président de la République de soutenir le Mali. Quant au peuple mauritanien, il doit être à la disposition du Mali pour pouvoir l’aider », demande-t-il.
Pour les besoins de la cause, il n’a pas écarté un possible déplacement au Mali pour apporter leur soutien. Car, pour lui, aucun pays ne sera épargné par le même sort. « Même s’il le faut, nous rentrerons pour combattre l’injustice contre le Mali pacifiquement. Cette injustice contre le peuple malien viendra aussi en Mauritanie, au Sénégal, au Burkina Faso, tous les pays de la sous-région subiront la même chose. Ne laissons pas le Mali tomber parce que s’il tombe, vous allez tomber aussi et subir les mêmes conséquences. Nous devons nous soutenir, tous les pays de la sous-région doivent se soutenir et être fermes contre tous les gens ou les pays qui veulent déstabiliser le Mali », dit le député qui estime que le Mali est un peuple, une dignité, une démonstration pour l’Afrique. Et de parachever son intervention par « Vive le Mali, vive l’Afrique ! »
Dans cette situation difficile, le Mali a le soutien des pays frères. Ils sont prêts à tout pour l’atteinte des objectifs communs. Donc, les tentatives malsaines d’incrimination des FAMa n’auront pas le vent en poupe.
Maliens et Mauritaniens fument le calumet de la paix
En prenant toute la mesure de la situation entre le Mali et la Mauritanie, le président de la transition, Assimi Goïta, a dépêché son ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, chez son homologue, Mohamed Ould Ghazouani de la Mauritanie. L’objectif de cette visite des 11 et 12 mars 2022, était de présenter les profonds regrets et les condoléances du gouvernement et de tout le peuple malien au pays frère de la Mauritanie.
Le Mali et la Mauritanie ont convenu de 5 points essentiels. Ils les ont notés dans un communiqué conjoint, pour faire la lumière sur le drame. En premier lieu, il s’agit de mettre en place une mission conjointe Ad Hoc, d’établissement des faits chargé de faire la lumière sur les derniers événements de El Ataye qui entamera son travail dans les meilleurs délais. Le deuxième point porte sur le partage, dans les meilleurs délais, des résultats de l’enquête diligentée par le gouvernement de la République du Mali relativement aux événements du 17 janvier 2022, à Akor.
Le troisième point concerne les sanctions sévères pour les auteurs de ces crimes odieux, conformément à la législation malienne. Quatrièmement, il s’agit de créer un cadre conjoint de concertation, de mutualisation et de partage d’information afin de prévenir efficacement de pareils événements. En cinquième et dernier lieu, le Mali et la Mauritanie conviennent d’organiser les patrouilles conjointes le long de la bande frontalière.