Pour esclavagisme à Kayes, 55 personnes, de 84 à 19 ans ont été arrêtées et incarcérées à Kayes. Au Carrefour des Jeunes, le collectif des chefs de village était face à la presse pour dénoncer une manipulation. Ils prônent qu’il n’y a pas d’esclavagisme à Bafoulabé et alentours.
En septembre 2021, des vidéos de jeunes ligotés pieds et mains ont circulé sur les réseaux sociaux. Les jeunes selon les informations qui accompagnaient lesdites vidéos, étaient jugés sur des bases esclavagistes alors maltraités et humiliés. Les vidéos ont touché toutes les sensibilités avant de tomber sur la table du procureur de la République près le tribunal de Kayes. Aussitôt des arrestations s’en suivent. Ils sont actuellement 55 individus sous mandat de dépôt allant de chefs de village, d’imams de notabilités âgés de 54 à 84 ans et un jeune de 19 ans. « Toute demande de liberté provisoire a été refusée par les magistrats en charge du dossier », a confié l’avocat Me Mahamadou Traoré.
Lors de la conférence, des projections de vidéos ont été faites dans le but de démentir les propos esclavagistes qui ont accompagné les vidéos sur les réseaux sociaux. Aux dires des conférenciers, tout a commencé une histoire de fêter ou pas la fête nationale de l’indépendance du 22 septembre. Autrefois, disent-ils, tous les jeunes fêtaient ensemble. En 2021, les jeunes affiliés au CSP et l’ACDE ont décidé de fêter à part. Ils ont fixé le 28 septembre. Par contre le chef de village et les notabilités ont demandé à ce qu’ils n’installent pas de haut-parleurs car les propos qu’ils vont propager vont créer surement des tensions. Les jeunes ont refusé et tout est parti de là. Ce sont ces raisons qui ont amené à des affrontements. Aucune base esclavagiste n’existe dans l’histoire », a précisé Me Traoré.
« La lutte contre l’esclavagisme est devenue un fonds de commerce pour certaines Associations et ONG. Elles y gagnent de l’argent. Elles sont aujourd’hui dans d’autres missions », a lancé, Diarra Sissoko. Ces missions pour M. Sissoko, consistent à créer un autre conflit à l’ouest du pays exactement cela a été fait au centre et au nord entre les peulhs et les dogons et les touaregs, a-t-il alerté. L’Etat doit être très vigilant pour ne pas laisser cette flamme s’allumer. Il existe certes des difficultés entre certaines communautés à Kayes, mais il faut l’examiner minutieusement avant de prendre une seule direction. Il y a trop de manipulations dans ce dossier, a dénoncé le collectif.
Selon les conférenciers, Me Mahamadou Traoré avocat, le Pr. Mahamady Sidibé et Diarra Sissoko de l’ordre des urbanistes du Mali, aucune pratique esclavagiste n’existe à Bafoulabé. Les choses dénoncées ne relèvent que des coutumes et que personne n’est forcée à travailler pour qui que ce soit pour raison esclavagiste. Personne n’est vendu non plus, rassure l’avocat de la défense en charge du dossier devant la justice. Le collectif accuse deux associations dont le collectif des Sans-papiers (CSP) et l’Association contre la domination et l’esclavagisme (ACDE), et certains médias d’être derrière ces actions.
Aujourd’hui, le collectif craint un conflit de haute dimension dans les jours à venir. Pour eux, le CSP est en collaboration avec des soi-disant défenseurs de Droit des minorités au sein du système des Nations-unies et en France. Ils sont financés pour déstabiliser le Mali encore plus à partir de Kayes.
Le CSP et l’ACDE dans leurs revendications veulent que ce soit le plus âgé du village qui devienne le chef du village et l’imam aussi. Partout cela a été refusé, ils installent leur propre chef de village et leur imam. « Ils veulent que tout le monde renonce à leurs coutumes auxquelles ils sont attachés au profit de leur idéologie. Nous nous pensons que tout le monde est libre. Et que la seule loi qui s’impose, ce sont celles de la République du Mali. Nous sommes dans un Etat de droit. Nous respectons nos lois. Personne n’est esclavagiste à Bafoulabé », a expliqué, le Pr. Mahamdy Sidibé.
Propositions
A ce stade, la procédure est au niveau de deux juges d’instruction à Kayes. En tout 55 personnes aujourd’hui, dont de 25 Sourbiré et 30 de Kéniéba. Certaines arrestations n’ont aucun fondement juridique, selon l’avocat. Il s’agit de deux cas dont celui de Trou Sissoko et d’Idrissa Sylla. Qui ont tous les deux quitté la France pour des obsèques de leur parent et se sont retrouvés aujourd’hui en prison. « Être juste au mauvais endroit, au mauvais moment », dit-il. Des personnes à l’âge avancé dont le chef de village de Kéniéba. Il aurait aujourd’hui 84 et aussi un imam. Avant de demander leur liberté en attendant le jugement, l’avocat a rappelé que les personnes sont prévenues d’avoir commis des délits de coups et blessures, de séquestration et autres. Aucun des chefs d’accusation ne mentionne l’esclavagisme, a-t-il conclu. L’Etat doit agir vite et faire tout pour éviter le pire.
Le Mali, selon les conférenciers, n’a pas besoin d’une autre crise intercommunautaire. Et c’est ce qui est présagé par les ennemis du Mali depuis l’extérieur du pays. Il nous faut être vigilants pour ne pas tomber dans le chaos », ont conseillé les conférenciers.
« Nous demandons aux autorités politiques de regarder avec un œil de vigilance ce problème. Tout n’est pas vrai. Nous demandons qu’ils soient mise ne place une commission interministérielle pour aller enquêter sur le terrain. Afin de mettre toute la lumière sur l’affaire », a préconisé, Diarra Sissoko représentant du chef de village de Youssouf Djandian. « Il ne faut pas condamner en ayant écouté une seule partie. Nous, nous estimons aujourd’hui que l’affaire est beaucoup influencée par la croyance en ce qui a été dit sur les réseaux sociaux. Il faut aujourd’hui dépassionner le débat », a-t-il ajouté.