” En exécutant les conclusions des ANR comme il se doit, il ne sera pas possible d’organiser les plus vite les élections avec l’organe unique de gestion des élections” estime Me Cheick Oumar Konaré
Le Mémorial Modibo Keita a abrité une conférence de presse organisée par l’éminent avocat Me Cheick Oumar Konaré sur les contours des réformes autour des élections avenir dans notre pays.
Tout d’abord, en évoquant le retard pris dans l’exécution de la mise en œuvre des recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR) trois mois après, le conférencier Me Cheick Oumar Konaré explique que c’est dû à la non mise en place du Comité de suivi-évaluation de l’exécution desdites résolutions des ANR.
Pour lui, les missions des membres du Panel des Hautes Personnalités de la Refondation et la Commission nationale d’organisation des Assises Nationales de la Refondation ont pris fin et le rapport final des ANR a été remis au Président de la transition et au Premier ministre. C’est aux Chefs de l’Etat et Gouvernement de mettre, en place selon lui, le Comité de suivi-évaluation en désignant ses membres pour la mise en œuvre des recommandations des ANR.
Parlant de l’organisation des élections pour le retour des civils au pouvoir, Me Cheick Oumar Konaré estime qu’« en exécutant les conclusions des Assisses comme il se doit, ça ne sera pas possible immédiatement d’organiser les scrutins avec l’Organe Unique Indépendant de Gestion des Elections (AIGE) ».
Selon lui, pour que l’AIGE soit un outil effectif et efficace, il faut retirer certaines prérogatives de la Cour constitutionnelle et relire tous les textes et lois régissant les élections au Mali. Pour ce faire, il faut forcement tenir le scrutin référendaire. Ce qui, pour le conférencier, va donner des prérogatives effectives à l’Organe Unique Indépendant de Gestion des Elections d’organiser des élections crédibles et transparentes. Il précise, aussi, que cet organe va s’occuper des fichiers électoraux, de la proclamation des résultats provisoires et définitifs. A cet égard, il dira que la Cour Constitutionnelle se contentera des contentieux électoraux.
C’est pourquoi, Me Cheick Oumar Konaré affirme que « la mise en place de l’Organe Unique Indépendant de Gestion des Elections (AIGE) ne peut être opérationnelle sans la relecture de la Constitution du 25 février 1992 », comme indiqué dans les Résolutions des ANR.
Rappelons que les participants aux Assises Nationales de la Refondation (ANR) ont recommandé la réduction du nombre d’Institutions de la République dans la Constitution, la révision des compétences de la Cour constitutionnelle en matière électorale, la mise en place d’un Senat et d’une Cour des comptes ainsi que l’ouverture au citoyen de la saisine de la Cour Constitutionnelle…
S’y ajoutent l’élaboration d’un mécanisme constitutionnel de destitution du Président de la République en cas de forfaiture ou de non-respect de son serment, la relecture du mode de désignation des membres de la Cour constitutionnelle, l’instauration du mode de scrutin proportionnel pour l’élection des députés, l’organisation des élections municipales avant les législatives et les présidentielles, la réalisation de l’audit de la Transition….