”UNION PATRIOTIQUE ! OUI, OUI et OUI ! mais un nationalisme chauvin, frisant une hystérie collective, confinant au National-Socialisme, le Nazisme, Résolument Non ! Et qu’Allah nous en préserve ! ”
Comment peut-on raisonnablement demander à un vieil homme qui se vit encore comme un panafricaniste, un Internationaliste prolétarien, un militant de la fraternité humaine, de sautiller avec des jouvenceaux politiques et hurler avec eux : A bas l’UEMOA ! A bas la CEDEAO ! A bas l’Union Africaine ! A bas l’ONU ! A bas la France soupçonnée de manipuler toutes ces Institutions sous régionales, régionales, continentales et Internationales ?
Le Colonel Assimi GOÏTA est devenu un exemple mondial !
Le Mali est devenu une référence pour l’Afrique ! L’Afrique de l’Ouest, et même l’Afrique centrale, viennent s’inspirer de l’expérience malienne !
La jeunesse malienne est à présent le porte flambeau de la nouvelle libération, de la nouvelle indépendance du continent africain !
L’Armée malienne est devenue une des plus puissantes du monde !
Du calme ! Du calme ! Du calme ! Un peu de modestie, un peu d’humilité, messieurs ! Hélas ces vertus ne semblent pas étouffer les nouveaux prêcheurs et annonciateurs des Temps Nouveaux, annonciateurs des lendemains qui chantent !
Chers (e) compatriotes, sachons raison garder par ces temps de Deuil et de Douleur.
Que l’Ame de toutes celles et de tous ceux, civiles et militaires arrachés à notre affection repose en paix. Mes condoléances à la Nation entière, au continent africain et à tous les alliés du Mali de par le Monde dans cette guerre jusqu’ici insensée !
Prenons le temps de réfléchir par ces moments d’exaltations et réfléchissons ensemble s’il est encore permis de réfléchir librement au Mali !
Nous en avons besoin en cette période d’incertitude et de propension à perdre le sens du respect de l’Autre, du respect de la personne humaine, du respect des Aînés (e) et du patrimoine qu’ils ou elles ont accumulé pour permettre aux générations futures d’avancer, en continuant ce qui avait été bien fait, même si c’est peu !
En corrigeant ce que ces ainés ont mal fait, en innovant, en évitant dans tous les cas l’Eternel recommencement sans repères, ni références !
La sécurité est revenue dans le delta Intérieur ! Tant mieux ! Quelle malienne et quel malien ne s’en est pas réjoui ? Et grandement !
Tout va bien dans les Hôpitaux du Mali maintenant apprend-on sur le plateau d’Africable le dimanche 13 février 2022.
En trois mois les rectificateurs de la trajectoire de la Transition ont réalisé ce que les régimes des vingt dernières années n’ont pas fait. Le Président Emmanuel Macron qui combat farouchement et avec mépris l’équipe du Colonel Assimi GOÏTA pour des raisons qui lui sont propres n’a-t-il pas tenu un propos similaire, en faisant l’éloge du Colonel à la retraite Ba NDAW et de son Premier ministre Moctar OUANE stigmatisant le régime du Président Ibrahim Boubacar KEITA ayant géré pendant sept ans sans résultats probants pour lui ?
Le bagout avec lequel les nouveaux tribuns et les nouveaux docteurs en sciences sociales ont énoncé des contre-vérités sur la situation nationale en général et sur les Hôpitaux en particulier a abasourdi plus d’un parmi le personnel médical. Je suis l’un d’eux, même si je suis à la retraite depuis décembre 1996. Je n’ai pas pour autant perdu le contact avec le monde médico-social grâce à l’affection et à l’amitié de mes confrères cadets.
Justement je me suis retrouvé dans le service des urgences de l’Hôpital du Point G après le plateau d’Africable du dimanche 13 février 2022.
Un accueil merveilleux des médecins ! Une attention soutenue accordée au Maître conformément au Serment d’Hyppocrate. Mais des moyens dérisoires. Beaucoup de malades couchés par terre. Un personnel réduit au strict minimum.
Pas une seule poche dans la banque de sang de l’Hôpital. Visiblement le docteur CAMARA urgentiste est débordé. Pouvait-on en vouloir à un élève qui entourait de toutes les attentions possibles un maître de la Faculté et le malade admis en urgence par ses soins ?
Il est minuit et la perfusion de macro molécule au malade ne s’avérait pas suffisante et surtout ne rassurait pas.
En d’autres temps, une vingtaine ou trentaine d’années en arrière, une infirmière ou un infirmier, un externe aurait sauté dans l’ambulance de l’Hôpital pour descendre à Quinzambougou en vue de ramener du sang A+ (Rhésus positif). En tant qu’ancien je me permets de réveiller le professeur Mounirou BABY ancien Directeur de la Banque de sang qui correctement informé, me confie au Technicien de santé de garde. L’accueil est de nouveau chaleureux et très confraternel. Le talibé de Mobbo Umar MANAKO est chanceux. L’unique poche de sang ARht+ restante est remise au technicien supérieur de la santé Moussa GUINDO, ‘‘l’Homme fort’’ seul à accompagner la démarche du professeur Ali Nouhoum DIALLO dans cette nuit tragique. Elle est transfusée dès l’arrivée au Point G aux alentours d’une heure trente du matin. Une vie est provisoirement sauvée. Ouf !
Tout va bien dans nos Hôpitaux déclare péremptoirement sur le plateau d’Africable un secrétaire du bureau du Conseil National de la Transition (CNT) ! La vaste et cynique blague ! Sortons du déni. Apprenons à regarder les réalités en face pour mieux les améliorer.
Quel aurait été le sort du talibé s’il n’avait pas été accompagné d’un vieux maître de la Faculté pour qui tous et toutes étaient déférents ?
Gardons-nous dans la vie de dire des choses que nous ne maîtrisons pas uniquement pour frimer.
Mon Colonel méfions-nous des flatteurs, des flagorneurs, des laudateurs et des thuriféraires !
Mon Colonel, Chef transitoire de l’Etat du Mali, méfions-nous de ceux qui commencent leurs discours par : « Comme l’a dit le Camarade Secrétaire général du Parti, comme l’a dit le Président » et qui n’apportent aucune valeur ajoutée aux débats. Ceux-ci sont dangereux et même nuisibles à ceux qui dirigent un pays dans une situation de crise. Notre maître le professeur Abderahmane Baba TOURE nous le répétait souvent.
Souvenons-nous mon Colonel de l’accueil grandiose réservé par le peuple de Bamako au Secrétaire Général de l’Union Soudanaise, section du Rassemblement Démocratique Africain (US-RDA) le Président Modibo KEITA, après la rupture tragique de la Fédération du Mali, dans la nuit du 19 au 20 août 1960 et n’oublions pas la liesse des foules observée les jours suivant sa chute. On peut aisément imaginer les regards médusés des populations des villages traversés par le char sur lequel était juché le leader charismatique qui a mobilisé le peuple malien pour l’émancipation des masses laborieuses africaines de 1946 à ce jour sinistre du 19 novembre 1968, début d’une longue nuit de 22 ans, 4 mois, 07 jours ! Dixit Me BAH au procès crimes de sang.
N’oublions surtout pas le propos des putschistes qui se voulait insultant, humiliant : « l’Instituteur à la retraite Modibo KEITA est décédé ce lundi 16 mai 1977 ». Propos honteux qui rompt d’avec la tradition multiséculaire du Mali d’honorer les Héros de son histoire même vaincus ! Le mansa Soumangourou KANTE a disparu dans les collines de Koulikoro. Elhadj Umar Saïdou Futiyu TALL a disparu dans les grottes de Déguembéré disent les maîtres de la parole pour que les héros de cette époque restent dans la légende.
La réhabilitation annoncée par l’auteur du livre « Toile d’araignée » le professeur Ibrahima LY, entamée lors de son enterrement par la glorieuse Union Nationale des Elèves et Etudiants du Mali (UNEEM) d’Abdoul Karim CAMARA dit Cabral et d’Ibrahima THIOKARI, sera poursuivie par le Mouvement Démocratique en construisant le Mémorial Modibo KEITA, en baptisant de ce grand nom le Stade Omnisport, l’aéroport International de Bamako Sénou, la Salle plénière de l’Assemblée Nationale du Mali.
Souvenons-nous encore de l’euphorie quasi générale, contagieuse, débridée avec une dose de folie joyeuse des Acteurs de la première heure comme, surtout ceux de la 24ème heure qui sont venus au secours de la victoire en cette aube nouvelle du 26 mars 1991.
Souvenons-nous du Lieutenant-Colonel Amadou Toumani TOURE « Doondinguél duule », le porteur des nuées qui précèdent la pluie.
Souvenons-nous des vociférations « ATT AN BE SA I NOFE » entendues pendant les 14 mois de la Transition de 1991 et tout le mandat 2002-2007. Mais n’oublions pas non plus la descente de la colline du pouvoir, pénible, douloureuse, encore une fois tragique, de l’ancien Président du Comité de Transition de Salut du Peuple (CTSP) et Président de la République pendant deux mandats même si le second n’a pas été totalement achevé…
N’oublions pas le départ incognito pour Dakar, la peur au ventre jusqu’au décollage de l’avion dans l’indifférence totale des foules qui l’acclamaient hier ! Comment auraient réagi les maîtres du jour, se demandaient-on ?
Du destin des Hommes !
Souvenons-nous enfin, de l’atmosphère de fête démocratique qui a porté au pouvoir le KAN KELE TIGUI Ibrahim Boubacar KEITA en 2013 avec un score rarement obtenu au Mali depuis l’avènement de l’Ere démocratique : 77% des voix au second tour.
Et remémorons-nous comment un après-midi des officiers supérieurs sont venus à Sébénincoro dire au Président de la République et à son Premier ministre : suivez-nous !
Au demeurant il en a toujours été ainsi depuis le coup d’Etat du 19 novembre 1968.
C’est un peloton conduit par le frétillant et baroudeur Lieutenant Tiécoro BAGAYOKO qui intercepte entre Koulikoro et Bamako, le convoi officiel du Président Modibo KEITA rentrant de la Conférence économique de Mopti et qui crie, s’adressant au Chef de l’Etat : je vous arrête au nom de la République. Suivez-moi !
C’est Amadou Toumani TOURE accompagné de Siaka KONE et d’autres chefs de service de la Sécurité (La sécurité d’Etat, la gendarmerie et la police nationales) guidé par son Aide de camp qui annonce au Président Moussa TRAORE son arrestations au nom de la République et lui demande de les suivre !
Les circonstances de l’arrestation de l’Equipe civile et militaire d’Ibrahim Boubacar KEITA est romanesque, voire rocambolesque. N’a-t-elle pas été orchestrée par un maître en la matière ! Un directeur Général de la Sécurité d’Etat, le Général Moussa DIAWARA nommé aide de camp du Président de l’Assemblée Nationale pendant les cinq ans du mandat, puis aide de camp du Président de la République jusqu’au jour plein d’interrogations pour la Nation où il décide de faire destituer Ibrahim Boubacar KEITA avec l’ambition d’être le calife à la place du calife.
Du destin des Hommes, est-on encore tenté d’écrire !
Dans la tragédie que vit le Mali, ayant en tête tous les scénarios susmentionnés on ne peut qu’écrire : Du Destin des Hommes Et se demander si le Mali n’est pas en train de sortir de la culture institutionnelle pour s’ancrer dans la culture putschiste, peut-être plus conforme à notre histoire souvent évoquée, sans jamais penser au mode d’accession au pouvoir dans nos royaumes, singulièrement dans celui des Ton Jon de Ségou ou d’autres principautés ! Nous sommes nous assez interrogés sur l’Etat Anté colonial ? Ne nous sommes-nous pas trop focalisés sur l’Etat post colonial qui serait la seule source de tous nos malheurs ?
Parlant familièrement de l’Histoire récente du Mali depuis le jour sombre du 19 novembre 1968, tout se passe dans le monde des corps habillés, comme si, à chacun son tour chez le coiffeur tantôt sur la colline du pouvoir, tantôt dans les bagnes, particulièrement les bagnes mouroirs de Kidal, Taoudéni et autres.
Aussi je ne résiste pas à mon devoir de recommander au Comité National du Salut du Peuple (CNSP) et à ses assises politiques et militaires la méditation du Crédo éthique :
ANDA MURO ! (Savoir et faire comme si on ne sait pas !)
WAAWA SAWRO ! (Etre puissant mais magnanime, clément !)
NYANNGA NA TIKKA, KA NYEEYA, REENYA ! (Même en colère agir avec doigté, avec dextérité !).
HUTO JOGO (Etre profondément déçu par un humain, mais continuer à avoir des égards pour lui ou pour elle en ayant comme arrière-pensée : En tout humain sommeille une parcelle de la divinité qu’il faut s’efforcer d’attiser afin qu’elle empêche l’éclosion de la part de crapule qu’il y a aussi en tout humain).