J’ai fait un rêve. Oui la nuit dernière, j’ai rêvé. Dans le rêve, j’ai vu les Maliens réunis comme une seule main autour du Mali. J’ai vu qu’à Kidal que l’on avait compris, Kidal était égal à Kayes. Sikasso était idem que Mopti. Que seule la nature avait privilégié les uns sur les autres mais jamais l’Etat. Dans mon rêve, le constat était clair, Kayes était sur le dos des Tourankés et Kidal sur le dos des Touaregs. Cela avait été compris et survolé.
Dans mon rêve cher grand-père, Les Maliens avaient compris qu’après Modibo Keita, aucun pan de développement n’avait jamais été posé ni à Ségou pour laisser Gao, ni à Koulikoro pour laisser Kidal encore moins à Tombouctou ou à Sikasso. Et que Bamako n’était qu’une formalité. Le constat était clair. La mauvaise gouvernance, le népotisme, le favoritisme, le clientélisme étaient nationalement partagés et vécus partout et par nous-mêmes.
Dans mon rêve, les Touaregs, les Peulhs, les Songhoys, les Bélla, les Dogons, les Arabes, les Bambaras, les Sarkolés, les Bozo, les Bwa, les Miankas, les Sénéfo, les Maures, les Khassoka, les Mandingas, toutes nos identités ethniques, avaient tous compris que la seule chose qui comptait et devrait compter, c’est le Mali. L’identité nationale. Ce joli tapis dont la beauté était sa diversité culturelle, ethnique, géographique et que si jamais chaque ethnie ou région devrait se considérer au dessus des autres, le tapis allait se déchirer. Chaque différence n’étant qu’un fil qui embellissait le Mali encore plus.
Dans mon rêve, l’Azawad, le Wassolo, le Mandé, le Bélédougou, le Kénédougou, le Gourma, le Macina, le Ségouri, le Miankari, le Naréna, le Mandé, le Khasso, le Guimnala, le Kounari, l’Ifogas, le Djénnéri, entre autres, étaient tous reclassés en des entités culturelles, des démons qui doivent dormir hors politique dans le culturel et l’historique. Que c’est beau ! Mieux encore, tout le monde avait compris que la religion est plus un acte de naissance qu’un mérite d’intelligence ou de compétence. La tolérance religieuse était devenue une fibre nationale.
Dans mon rêve, Assimi s’était assumé. Les chantiers battaient leur plein. La refondation avait accouché d’une Constitution. L’Accord n’était plus d’Alger mais du Mali. L’Etat était régalien, les collectivités souveraines. Des maires étaient élus, nous avions eu nos députés. Le président était enfin là. Démocratiquement élu. On avait compris que le push n’était pas une manière. Pas la bonne manière. L’Assemblée nationale votait la Grande loi d’amnistie pour Assimi et ses frères d’armes. J’ai fait ce rêve.
J’ai fait ce rêve. Oui ! Ce cauchemar pour certains. J’ai fait ce rêve où le Mali ne faisait face qu’aux défis de développement (santé, éducation, emploi). Le Mali était fédéré de Kayes à Kidal. La République supplantait de nouveau tout beau sur toute l’étendue du territoire, dans toute la sous-région et partout à l’international. Les collectivités exécutaient, le gouvernement politiquait, l’Etat fonctionnait et le pays avançait. J’ai fait ce beau rêve possible. Oui possible, le jour où on cessera de voir le Mali en des hommes en places et lieux de nos textes. Mon rêve, ma 10ème lettre. A mardi cher grand-père. Inch’Allah !