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Oumar Tangara, chef de chasseur de Kôlôdougoukôrô :« Même si nous ne sommes pas morts, on ne peut pas non plus dire que nous vivons »
Publié le jeudi 24 mars 2022  |  Le Pays
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Kôlôdougoukôrô Mousssawèrè est une localité située dans le cercle Niono, un endroit où des violents combats opposent les chasseurs dozo aux forces du mal. Joint par nos soins, le chef des chasseurs, en l’occurrence Oumar Tangara nous fait part de ses préoccupations.
Kôkôdougoukôrô Moussawèrè est un village situé à 7 kilomètres de Niono, dans la région de Ségou. Tout comme beaucoup d’autres lieux, l’endroit se trouve confronté à la récurrence des attaques et des faits terroristes. Cela fait des années que les habitants composés d’une cinquantaine de familles vivent sous la terreur des ennemis du pays. Joint par nos soins, Oumar Tangara, non moins chef des chasseurs du village n’a pas mâché ses mots. « Cela fait des années que nous vivons sous des menaces et attaques terroristes. Courant le mardi surpassé, de violents combats ont eu lieu entre nous et les terroristes. Les combats ont commencé à 14H jusqu’à 17heures.Nous sommes à 7 kilomètres de Niono, mais nous avons appelé, au cours de cette attaque, les forces de défense et de sécurité qui se trouvent à Niono, personne n’a voulu répondre à notre appel », explique le chasseur. Les habitants de ce village parviennent à faire face aux terroristes grâce au soutien et accompagnement des chasseurs du village et ceux des autres localités. « En cas d’attaque, nos frères chasseurs qui sont dans les différentes circonscriptions nous portent assistance. Ils nous aident à combattre les ennemis du pays. Voici comment on arrive à s’en sortir », ajoute Oumar Tangara. Et d’être plus explicite : « Nous quand même sommes là. Même si nous ne sommes pas morts, on ne peut pas non plus dire que nous vivons, parce que nous ne bénéficions aucune autre rescousse venant de nos militaires, au-delà de celle de nos frères chasseurs d’autres villages. Il n’a plus d’activités à exercer pour pouvoir nourrir les familles comme on le faisait auparavant ».Aux dires du grand chasseur, tout le mal de Kôlôdougoukôrô Moussawèrè part d’un village environnant. Il y a un vieux village qui se trouve à quelques kilomètres de Kôlôdougoukôrô Moussawèrè. Dans cet ancien village où des guerriers de renom ont vécu, les terroristes se permettent de se cacher lors qu’ils sont poursuivis par les chasseurs. « Ils font tout leur mal avant de partir se mettre à l’abri parmi les habitants de ce village. Tout notre malheur est parti de là. Les terroristes mangent, boivent et passent toute la journée dans ce village environnant. Aussi, ajoute-t-il, lors que nos hommes (chasseurs de Kôlôdougoukôrô) sortent pour des fins d’enquête ou des opérations anti djihadistes, certains parmi les habitants de ce village voisin leur informent en leur disant de faire attention ». Même si les militaires n’ont pas commencé à leur appuyer comme le grand chasseur le voudra, Oumar Tangara supplie les autorités à ne pas exposer ses frères chasseurs en leur désarmant. « C’est tout ce que nous sollicitons à nos autorités. On ne veut pas que les chasseurs soient désarmés. Nous en avons même marre de cette situation, mais la situation nous oblige à prendre des armes pour nous sécuriser et sécuriser nos familles, villages, enfants, biens et nos champs. Les chasseurs déposeront les armes d’eux-mêmes, quand ces conflits prendront fin », a-t-il conclu.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS
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