Les opérations menées par les forces de défense et de sécurité à la fois jugées insuffisantes mais aussi et surtout loin de faire peur les forces du mal qui ne se cachent plus pour leurs manœuvres. Conséquence : les communes de Baye, Lessagou, Diallassagou, Koulogon, Ouenkoro, Ségué, Sokoura, Soubala et Tori sont, parmi les 12 contenant le cercle de Bankass, entre les mains des ennemis du pays, selon le MPUSCB.
La triste réalité a fait l’objet de dénonciation en date de ce samedi, 26 mars 2022, au quartier Yirimadio de Bamako. C’était au cours d’une conférence de presse animée par Abdala Togo, président du MPUSCB (mouvement patriotique pour l’unité et la sauvegarde du cercle de Bankass). En compagnie de Moussa Dramé, secrétaire administratif, de Mamadou Gana et Mamadou Sangaré, le leader du mouvement et ses compagnons se sont exprimés sur la thématique : « Alerte aux autorités de la transition sur la situation sécuritaire du cercle de Bankass ». D’entame de son propos, Abdala annonce que le mouvement a tenu cette conférence pour lancer « un cri de cœur » aux autorités de la transition. A celles-ci, le leader rappelle que 32 passagers ont été enlevés, le 10 novembre 2021, sur l’axe RN15, entre Bankass et Bandiagara, par les terroristes. Lesquels otages restent toujours entre les mains de leurs ravisseurs. Par ailleurs, « le MPUSCB tient à remercier le bon Dieu pour la libération de 18 otages sur les 51 personnes enlevées les 18 et 19 mars 2022, dans les villages de Berembe et Ouénékoro situés dans la commune de Tori », a-t-il confié dans son allocution. En dépit des louables actions opérées par les FAMa dans la commune de Baye, les terroristes continuent de faire régner leurs lois. Ce, dans les différentes communes de Bankass en général, mais dans la commune de Ouenkoro en particulier, indique l’intervenant. Voilà le cercle de Bankass retombé à nouveau dans une sombre insécurité qu’il a toujours vécue, depuis quelques années. « Nous l’avons toujours dit, et nous revenons là-dessus jusqu’à ce que l’Etat joue pleinement son rôle de protection des personnes et de leurs biens », rapporte Abdala. Le conférencier estime que l’Etat ne doit plus donner de temps aux ennemis du pays, avec la montée en puissance de l’armée. Contrairement aux informations distillées çà et là, nombreuses sont les communes de Bankass qui demeurent sous l’emprise des terroristes. En tout état de cause, une chose se doit d’être clarifiée selon le président du MPUSCB : « Sur les 12 communes que compte le cercle de Bankass, les écoles restent fermées dans 9 communes à savoir : Baye, Lessagou, Diallassagou, Koulogon, Ouenkoro, Ségué, Sokoura, Soubala et Tori ». Aussi, va-t-il arguer, les terroristes ont saboté les antennes de relais des opérateurs téléphoniques dans 7 communes (Diallassagou, Baye, Lessagou, Koulogon, Ouenkoro, Sokoura et Tori), parmi les 9 communes.
Dans certaines localités de Bankass, les écoles coraniques et les medersas sont en train d’être dirigées par des terroristes, en lieu et place des écoles classiques, dans l’optique d’inculquer des idéologies extrémistes aux populations, déplore M. Togo et ses compagnons. Au cœur des 9 communes, l’administration et les mairies sont toujours fermées. L’espace des foires hebdomadaires a été divisé en deux par les terroristes, dans les villages de Massa Kana (Sokoura) et de Ouenkoro. De ce fait poursuivaient les conférenciers, les hommes et les femmes se voient séparés dans une même foire. A ceci s’ajoutent des exécutions sommaires des paisibles citoyens et la présence des suspects dans les zones citées. « Des prélèvements forcés des Zakats sont pratiqués par des terroristes, dans plusieurs villages avec des pillages, des incendies et rapts de personnes qui refuseront de se plier à leurs instructions », confient les intervenants. D’après les membres du mouvement, aucune population officiellement reconnue comme déplacée du cercle n’est pour l’instant retournée au bercail, à cause de la présence des ennemis de la paix. Ainsi, le mouvement sollicite à ce que les autorités œuvrent pour la libération des otages détenus depuis le 10 novembre dernier par les terroristes ; l’installation des camps et la poursuite des interventions de FAMa partout dans le cercle ; le ratissage de la forêt du Samori et du plateau, dans la commune de Ségué ; le rétablissement du réseau téléphonique ; la réouverture des écoles…