26 mars 1991-26 mars 2022, la démocratie malienne a 31 ans. Cela fait 31 ans que le pouvoir dictatorial de Moussa Traoré a été chassé du pouvoir pour le régime démocratique. Durant ces trois décennies, qu’est ce qui a été changé, en bien ou en mal ? Quel était l’objectif de la révolution contre le régime dictatorial de Moussa Traoré ? Qu’est-ce qu’il faut améliorer ?
Quelles sont les leçons à tirer ? La liste des questions qu’on peut se poser est longue.
Depuis son avènement, la démocratie est présentée comme une panachée, un bonheur pour tout le peuple. Et oui. C’est ce qu’elle devrait normalement être. Elle devrait faire du peuple le roi. Si elle est bien comprise, bien pratiquée, les gouvernants, devraient être des serviteurs des populations et non ceux qui profitent de leur position pour mettre en place une gestion clanique. Qu’est-ce que la démocratie a donc changé au Mali ?
L’avènement de la démocratie a été applaudie et soutenue par la majorité des Maliens, il y avait une volonté de sortir de la dictature, de la pensée unique de Moussa Traoré. Mais en 31 ans, bien qu’elle a eue des acquis incontestables, l’échec de la démocratie est connu. Il est d’ailleurs à la base de toutes les difficultés que le Mali traverse de nos jours.
Combien d’élections, depuis l’avènement de la démocratie au Mali, ont été crédibles et jamais contestées. Rare. La démocratie est censée être le pouvoir par le peuple et pour le peuple. Mais le tripatouillage des élections, l’achat des consciences à ciel ouvert orchestrés par les grands partis politiques ont fait que les élections n’ont pas de sens pour bon nombre de Maliens. La liberté d’expression, c’est un acquis cher de la démocratie. Cela est un fait. Mais tellement qu’elle mal comprise, que cette liberté d’expression nuit dangereusement au principe du respect de l’autorité de l’État.
La sécurité, l’école, la Santé…ont été bafouées sous la démocratie au Mali. Le recrutement dans les structures étatiques, même dans l’armée ont été politisé sous la démocratie au Mali. La notion du mérite a été abandonnée « en plein vol » au profit du clanisme, d’appartenance à un parti ou groupement politique. L’éducation, censée être le socle de tout développement, a été reléguée au dernier plan. A cause de l’impunité encouragée depuis l’instauration de la démocratie au Mali, le détournement des deniers publics n’inquiète personne. Les martyrs de mars 1991 seraient mal à l’aise s’ils découvrent le Mali démocratique pour lequel ils se sont sacrifiés.
En somme, la démocratie malienne a certes des acquis, plusieurs d’ailleurs : la liberté d’expression, la liberté de presse, la liberté de militer dans les associations et les partis politiques, la fin de la pensée unique…Mais elle connait plusieurs tares qu’il faut travailler à corriger le plus vite que possible. Aucun pays ne peut fonctionner en reléguant au second plan la sécurité, l’éducation, la santé. L’impunité encouragée sous cette démocratie doit être combattue. Des efforts doivent être faits pour que les élections soient bien faites et que le pouvoir soit donné par le peuple à qui il veut. Admettons ces erreurs et corrigeons-les.