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Bassidiki Touré par rapport au processus de nomination à la HAC : « Si on arrive à démontrer avec preuve ce qu’on me reproche je vais détruire ma carte de presse et cesser d’exercer la profession de journaliste…»
Publié le lundi 28 mars 2022  |  Le Sursaut
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Vendredi, le Collectif de Veille pour la Défense des Médias (CVDM) a livré sa première conférence de presse pour rendre compte à l’opinion nationale et internationale, surtout à l’ensemble de la corporation de la presse malienne les évènements surprenants qui se sont déroulés lors de la nomination des représentants des organisations de la communication à la Haute Autorité de Communication (HAC). Cette conférence qui a réuni l’ensemble des composantes des faitières de la presse malienne a eu lieu au siège de l’ASSEP à Hamdallaye ACI 2000.

Cette conférence de presse qui marque le lancement des activités du CVDM ‘’Collectif de Veille pour le Défense des Médias’’, tenue sous l’égide du Président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté a rassemblé des journalistes maliens de divers médiums, tous venus pour soutenir une cause noble, la défense des droits des journalistes.

En guise d’action primordiale, le CVDM entend mener jusqu’au bout, le combat contre la discrimination faite à Bassidiki Touré, Président de l’ASSEP dans le processus de nomination des membres de la HAC.

Pour rappel, le Président de l’ASSEP a été élu en novembre dernier par les organisations professionnelles de la communication comme les deux autres pour siéger à la HAC. A la surprise générale de tous, le nom de Bassidiki Touré n’a pas figuré sur le décret de nomination du Président de la transition, rendu-public. Cette situation a éclaboussé le monde des médias au Mali qui voit une fois de plus dans cette manœuvre, le gouvernement de la transition joué sur le registre de l’injustice.

Pour le Président du CVDM, Moustapha Diawara, cette conférence a pour but de rendre compte à l’ensemble de la corporation de la presse malienne les tenants et les aboutissants du récent processus d’élection puis de nomination des représentants des organisations de la communication à la HAC. Il dira que la HAC est l’organe principal de régulation du secteur de la communication au Mali, conformément à l’Ordonnance n° 2014-006/P-RM du 21 janvier 2014. A ses dires, la HAC est chargée de garantir et de protéger la liberté d’informer et de communiquer ainsi que celle de garantir et de protéger la liberté de la presse et des moyens de communication de masse, ainsi que la promotion des médias. Un organe, ajoutera-t-il, composée de 9 membres (art.26 de la loi du 4 juin 2015) dont trois désignés par le Président de la République (mandat de 7 ans), trois membres désignés par le Président de l’Assemblée nationale (mandat de 6 ans) et les trois autres désignés par les organisations professionnelles de communication (mandat de 6 ans). En guise d’éclairage, il dira que les trois membres des organisations professionnelles du secteur de la communication ont choisi et élu à partir d’un arrêté du ministre chargé de la Communication, leurs trois représentants. Un scrutin organisé le 24 novembre 2021, en présence d’un huissier de justice. C’est à l’issue de ce scrutin sans contestation aucune que Ramata DIA (URTEL), Béchir DIOP (GPAC) et Bassidiki TOURE( ASSEP) ont été désignés pour représenter les professionnels de la communication au sein de la HAC.

L’injustice faite à Bassidiki Touré

« Après quelques mois, à la surprise générale, après la publication du Décret du Président de la Transition, le 31 décembre 2021, un nom parmi les trois élus du secteur de la communication y manquait » a déploré M.Diawara, avant de faire savoir que le nom qui fut extirpé est celui de Bassidiki Touré, non moins président de l’ASSEP (la principale faitière de plus 200 titres de la presse privée écrite du Mali). Pour lui, ils croyaient tout d’abord à une erreur et les uns et les autres ont nourri l’espoir que le lapsus sera vite corrigé. « Des jours et des semaines passent, le Décret du président de la Transition est resté intact », a-t-il indiqué. C’est ainsi dit-il, que la Maison de la Presse, à travers son président Bandiougou Danté a décidé de prendre la question à bras le corps. «Ses nombreuses correspondances, interventions et audiences auprès des autorités n’ont pas permis d’avoir une réponse claire sur la situation » a-t-il dit. Toute chose qui les a poussés à entamer une action judiciaire le 27 février au niveau de la Cour suprême pour rétablir la vérité et réparer le tort causé à l’ensemble de la presse sans une justification à leur connaissance. A l’en croire, le CVDM entend faire son cheval de bataille la liberté, l’égalité et la justice. Cela dit-il, afin que la liberté de presse, l’égalité des chances et la préservation des droits soient une réalité dans notre pays. Pour le président du CVDM, ce collectif n’est pas un syndicat, encore moins une officine à la solde d’un courant politique. « Il se veut une organisation des journalistes, patrons de medias et observateurs de la scène médiatique malienne épris de justice et meurtris dans leur chair devant des traitements affligeants qu’on est en train d’infliger à la presse malienne depuis des années maintenant », a-t-il précisé. A ses dires, le CVDM a donc décidé comme première action de s’associer aux efforts de la Maison de la Presse et de tous ceux qui se sont sentis lésés eu égard à la suite réservée au processus de désignation des membres de la HAC, pour aider la Transition et la justice malienne à ne pas faire d’une frange importante de la presse malienne des opprimés de la République. Et d’inviter le Président de la Transition, le Colonel Assimi Goita, à prendre en compte le rôle primordial de la presse dans la réussite de sa mission. Et dans la même dynamique, dit –il, ils fondent une fois de plus leur espoir en la justice malienne pour rétablir la vérité et dire le droit dans ce dossier.

Dans la même veine, le président de la Maison de la Presse, Bandiougou Danté qui a été au centre de ce combat, a salué les initiatives du Collectif de Veille pour la Défense des Médias(CVDM) avant d’affirmer sa disponibilité à l’accompagner dans sa lutte pour la défense des medias.

« Si on arrive à démontrer avec preuve ce qu’on me reproche je vais détruire ma carte de presse » dixit Bassidiki Touré

Avant les questions-réponses des journalistes, l’assistance a eu droit à une projection vidéo d’un témoignage de Bassidiki Touré lui-même. Dans cet élément, le président de l’ASSEP a fait la genèse d’une surprenante affaire de traite de personnes, qui l’a conduit en prison en 2011. Une affaire montée de toutes pièces contre lui, à cause des écrits de son journal contre certaines pratiques entre 2006 et 2011. Que dans cette affaire après avoir bénéficié d’une liberté provisoire, il fut complètement blanchi lors des assises de décembre 2017. C’est pourquoi, il a exprimé son étonnement devant le fait que certains veulent créer un lien entre cette affaire et ce processus de désignation des membres à la HAC, où il a été élu sans outre grief. « Si on arrive à démontrer avec preuve ce qu’on me reproche je vais détruire ma carte de presse et cesser d’exercer la profession de journaliste durant tout le reste de ma vie » a conclu Bassidiki Touré.

Adama Tounkara
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