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Gestion « opaque » des cellules dites VIP de la MCA : L’AMLCDF saisit le ministre Kassogué
Publié le mardi 29 mars 2022  |  Le Pays
6ème
© Autre presse par DR
6ème édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption
Bamako, le 1 mars 2022. Le ministre de la Justice et des Droits de l`Homme a présidé la 6ème édition de la semaine de la jeunesse contre la corruption à l`hôtel Radisson
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A la maison d’arrêt centrale de Bamako, la gestion « confuse » des cellules dénommées V.I.P est au cœur des débats. Sur la base d’une lettre qu’elle a voulue adresser au ministre de la Justice et des Droits de l’Homme, en l’occurrence Mamoudou Kassogué, l’association malienne de lutte contre la corruption et la délinquance financière(AMLCDF) a brisé le silence.


La lettre dénonciatrice a été adressée au ministre Kassogué, le 21 mars 2022.Une lettre dont l’objet consiste à évoquer « le signalement du fonctionnement mafieux dans la maison centrale d’arrêt de Bamako ». « Monsieur le ministre, nous avons l’honneur de solliciter votre diligence intervention en vue de mettre un terme aux agissements de personnes abusant de détenus, notamment au niveau de la maison centrale d’arrêt de Bamako », lit-on dans la présente lettre. À lire la lettre que nous disposons, il ressort qu’un des membres de l’association a constaté l’exécution des actes qui violent les normes régissant l’espace d’incarcération incriminé. « Il nous est parvenu, par l’intermédiaire d’un de notre membre, que les cellules destinées à l’hébergement des personnes en détention seraient attribuées contre rétribution en fonction du standing du logement », explique-t-on. Ainsi, la première cabine appelée cellule V.I.P et regroupant peu de prisonniers serait, aux dires des membres de l’association, attribuée contre le paiement de la somme de 75.000 F CFA à 100.000 F CFA par personne. Tout simplement parce que ladite cellule est vivable, par rapport aux autres bourrées du monde. Censée être lue par le ministre, la présente lettre annonce que la même pratique serait faite à la porte d’entrée de la prison centrale de Bamako, ville des trois caïmans. « Le même phénomène existerait au niveau de la porte d’entrée de la maison centrale d’arrêt de Bamako et des parloirs où les familles seraient obligées de payer 1000 F à 2000F aux surveillants de prison, pour communiquer avec les parents incarcérés. Aussi, 1000F à 2000 F seraient payés à des anciens détenus reconvertis ‘’en garçons de course’’ pour qu’ils passent des informations nécessaires ».Pourtant, explique l’association, les permis de communiquer sont gratuits à la MCA. C’est-à-dire, rappelle le mouvement au ministre, que les gens ne doivent aucunement débourser de l’argent pour entrer ou communiquer avec qui que ce soit. En tout état de cause, une chose se doit d’être clarifiée selon ce mouvement : « Nous assistons donc à la perpétuation de la corruption et de la délinquance financière au cœur de la prison ». Chose qui n’est pas normale, dans la mesure où l’espace doit servir de lieu de correction pour les détenus. Ces faits donnent l’idée de l’ampleur des maux qui rongent la société malienne, depuis des années. Les membres du mouvement annoncent trouver du mal de constater que des anciens détenus soient ainsi devenus « des caporaux » dans cette prison du pays. D’où cette expression : « Monsieur le ministre, vous le savez, il est préoccupant que la prison centrale, un lieu de punition, de correction des fautes et de résurrection morale devienne aussi un lieu de dérive ».Ce qui amène les partisans et sympathisants de l’association de lutte contre la corruption et la délinquance financière à solliciter le concours du ministre pour la fin de la pratique qui serait en cours à la MCA. Au cas où ces révélations s’avèrent authentiques, la question se pose à savoir si le ministre Kassogué sera en mesure de mettre un terme audites pratiques. En tout état de cause, l’association dirigée par Moussa Ousmane Touré, président du mouvement, a ainsi voulu informer le ministre et les Maliens par rapport à ce qui se passerait au cœur de cette prison.

Mamadou Diarra

Source : LE PAYS
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