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Cheick Oumar Diallo, président de l’Association Nouvel horizon Faso Jo Sira : «Le Renforcement de la culture démocratique comme priorité absolue »


Publié le mardi 29 mars 2022  |  L’Essor
Conférence
© Autre presse par DR
Conférence de presse de la plateforme Unis pour le Mali
Bamako, le 18 novembre 2021. La plateforme ``Unis pour le Mali`` a organisé une conférence de presse à la Bourse du travail ce jeudi pour se prononcer sur la situation socio-politique du pays
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Je crois que cette date revêt aujourd'hui un caractère extrêmement particulier puisque nous vivons cette commémoration en pleine période de Transition, donc de rupture démocratique. Cela prouve à quel point le chemin a été tortueux et complexe. Ce qu'il faut retenir c’est qu'à ce jour, le pays continue à chercher sa voie vers une démocratie plus équilibrée et surtout plus vertueuse. 


En 31 ans de démocratie, les acquis qui devaient être des points de repère pour chacun de nous sont supplantés dans l'imaginaire public par les maux qui l'ont gangrenée à savoir l'impunité, l'injustice sociale, la corruption ou encore les conflits armés.



Ces mauvaises pratiques ont donné le sentiment au citoyen que la démocratie était automatiquement synonyme de mauvaise gouvernance au point qu'aujourd'hui, le débat sur la refondation prend de l'ampleur au sein de l'opinion. 

Là encore, on serait tenté de se demander ce qu'il faut refonder : la démocratie ou le citoyen dont les pratiques ont affaibli cette même démocratie. Je crois qu'au terme de ces 31 années d'exercice, nous devons travailler sur nous-mêmes et sur les jeunes générations pour que chacun comprenne que nous n'avons absolument aucune alternative à la démocratie mais qu'en revanche, nous devons farouchement lutter contre les mauvaises pratiques au sein de la démocratie. 


Renforcer la culture démocratique comme priorité absolue. Je crois que les réformes prioritaires sont connues de tous. Il s'agit avant tout de travailler à renforcer l'indépendance de notre système judiciaire pour qu'il soit au service du citoyen et permette de placer tout le monde sur un pied d'égalité. 

Ensuite, la question du système électoral se pose. Notre mode d'élection est à revoir notamment pour y mettre plus de transparence et de contrôle citoyen du processus depuis son lancement jusqu'à son aboutissement. 

Je crois qu'il faut aussi penser à la réforme du secteur de la sécurité. Le pays fait des efforts énormes en matière de sécurisation mais il n'en demeure que le fonctionnement de cet outil est à revoir pour qu'il cadre avec les exigences d'un recrutement par la vocation, une armée plus offensive et qui s'intègre à hauteur de souhait dans une coopération régionale indispensable pour éradiquer le terrorisme du Sahel. 


Enfin, la priorité absolue est une réforme du secteur de l'éducation qui est actuellement en panne totale. C'est l'aspect qui m'inquiète le plus. Nous ne préparons absolument aucune relève et ceux qui sont actuellement dans les facultés sont abandonnés à eux-mêmes, sans perspective et sans alternative.

Si nous ne faisons pas d'efforts majeurs pour redynamiser l'éducation nationale, nous ferons face à une bombe sociale bien plus dangereuse que la mauvaise gouvernance : celle du désespoir et de l'absence de perspectives de progrès social. Ces deux facteurs détruisent tout sur leur passage.

Propos recueillis par 
Issa DEMBÉLÉ et 
Bembablin DOUMBIA

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