Brouillon et très bavard, on ne s’attarde pas à s’apercevoir que l’Elysée est son tuteur, un château lointain où s’instruit en permanence des procès contre le Mali et où la recherche de vérité, de l’équilibre ne peut y gagner
Une façon logique, responsable et crédible de procéder, au lieu de ternir gratuitement, sur la place publique, les autorités de la transition qu’il traite « d’assassins », de dévoiler ses preuves. Rassurez-vous ! Mohamed Bazoum, le président nigérien est familier des propos à l’emporte-pièce. Depuis son arrivée au pouvoir, il ne porte plus de masque. On ne s’attarde pas à s’apercevoir que l’Elysée est son tuteur, un château lointain où s’instruit en permanence des procès larvés contre le Mali et où la recherche de vérité, de l’équilibre ne peut y gagner. Brouillon et très bavard, sa réaction à la mort en détention de l’ancien Premier ministre malien, Soumeylou Boubèye Maïga, a créé un malentendu difficile à surmonter avec le Mali.
Le président français, Emmanuel Macron, brouillé avec notre pays, a organisé autour de lui un état-major dans la sous-région apte à répondre à ses impulsions. Bazoum semble y figurer dans le premier cercle. Du moins si l’on s’en tient au coup de colère d’Aboubacar Sidick Fomba, président de l’Alliance démocratique du peuple Malien (ADPD) et membre du Conseil national de transition (CNT, l’organe législatif de la transition), Le président nigérien Mohamed Bazoum est “un laquais” de la France “Nous rappelons à cet ancien rebelle du Mali venant de la Libye, soutien des démocraties à géométrie variable de se retenir et de se ressaisir. Cela est très important. Traiter les autorités de la transition “d’assassins” est une accusation très grave. Nous demandons aux autorités de la transition d’engager des poursuites judiciaires contre le président nigérien Mohamed Bazoum. Car parlant d’assassinat, cela voudrait dire qu’il a des preuves. Et, nous nous attendons à ce qu’il nous apporte ces preuves. Il doit être poursuivi pour cela”, exige Aboubacar Sidick Fomba.
Masquer ses échecs
Courir derrière son idole Macron masquer difficilement ses propres échecs dans son pays confronté aussi à une insécurité galopante et une misère rampante. Du berceau à la tombe nombre de ses compatriotes sont tirés au pan par l’extrême pauvreté. Et n’ont d’autre alternative que d’aller mendier dans les rues de Dakar. Un reportage de la télévision sénégalaise largement relayé sur les réseaux sociaux avait montré les conditions de vie de nombreux migrants nigériens. L’idéalisme moralisateur de Bazoum en prend un coup, mais évacue le terme usuel de « personnes ayant fui la misère de leur pays » porté sur les réseaux sociaux et les médias sénégalais au profit d’un« trafic illicite de migrants et de la traite de personnes organisés par des groupes criminels en direction de certains pays voisins et même au-delà».
Que ce diagnostic manque de pertinence, sans doute. «Personne n’ira mendier s’il a les moyens de vivre dans de meilleures conditions. La mendicité n’est pas une bonne chose», affirme de son côté Ousmane Issoufou, l’un des rapatriés à la descente de l’avion.
Plusieurs centaines de migrants nigériens qui mendiaient dans les rues de Dakar et dont la situation au Sénégal a fait grand bruit, ont été rapatriés en fin de semaine dernière
Le vol, affrété par le gouvernement nigérien, qui comptait 580 personnes dont beaucoup d’enfants, est arrivé tard dans la nuit à l’aéroport de Niamey. «L’image de notre pays est traînée dans la boue, c’est pourquoi le gouvernement veut prendre ce phénomène à bras-le-corps», a déclaré le ministre nigérien de l’Intérieur, Hamadou Adamou Souley, au pied de la passerelle de l’avion.