Au Mali, alors que les associations et groupements de consommateurs essaient de tirer sur la sonnette d’alarme face à la montée des prix sur le marché, les autorités rassurent en disant que ces prix sont les plus bas dans la sous-région.
Comparaison n’est pas raison. Pourtant, c’est ce que tente de faire, en ce moment, le gouvernement malien face à la montée vertigineuse des prix des articles et produits sur le marché. Le premier Ministre, lui-même, est allé jusqu’à comparer ces prix avec ceux de certains pays voisins. Une explication qui cache mal l’incapacité voire l’impuissance du gouvernement à stabiliser les prix.
Le Mali qui vit dans la crise, est frappé par les sanctions de la CEDEAO. Et, même si les autorités de la transition, essaient de garder la tête haute pour ne montrer aucun signe de faiblesse face à la pression de la CEDEAO et d’une grande partie de la communauté internationale, il faut dire que ces sanctions commencent à faire leur effet. La question est : combien de temps vont tenir le Mali et les Maliens ?
L’Etat subventionne certains produits notamment ceux de première nécessité afin de maintenir leur prix à la portée du malien moyen. C’est le cas du pain , de la viande , du sucre , du lait , de l’huile etc. Mais, les prix de ces produits subventionnés, continuent de monter malgré les accords entre le gouvernement et les organisations de ces secteurs. Faut-il en déduire que la situation dépasse le gouvernement malien ?
La situation sur le plan mondial avec la guerre en Ukraine qui bouleverse l’ordre économique mondial, empire celle du Mali. La semaine passée, une association contre la vie chère, a animé une conférence de presse pour dénoncer la situation et interpeller le gouvernement sur ses promesses de maintenir les prix stables. Ce n’était pas la première fois.
Le mois de ramadan a débuté, et les Maliens sont de plus en plus inquiets. « Défendre la patrie pour son indépendance et sa souveraineté, est quelque chose que nous voulons tenir. Mais, la réalité est aussi liée au panier de la ménagère », explique un habitant de Bamako, fervent défenseur de la transition. « Nous devons tenir et ne pas flancher » renchérit un autre. Mais, pendant combien de temps, les marmites vont-elles continuer à bouillir ? Et quand elles cesseront de bouillir, tiendrons-nous la même fermeté ?
Un adage populaire dit : « Un sac vide, ne peut se tenir debout » et nous osons croire que les autorités de la transition au Mali comprennent ça.