« Arts et changement social : Quel modèle de construction citoyenne pour le Mali ? Tel est le thème retenu pour la nouvelle saison du Centre culturel Korè à Ségou. Ce premier numéro marque l’ouverture de la saison 2021-2022.
Pour décortiquer ledit thème, le Centre Culturel Kôrè, a fait appel à un homme de culture d’une expérience avérée, nous avons nommé le Professeur Salia Malé, ancien directeur du Musée national du Mali et auteurs de plusieurs publications sur la culture.
En première ligne dudit Korè baro, le directeur du CCK, Mamou Daffé, qui avait à ses côtés plusieurs artistes, acteurs culturels et représentants des organisations culturelles. A travers la tenue de la conférence, il s’agissait d’inviter les acteurs de la culture « à s’engager pour une construction citoyenne cohérente et adaptée à nos valeurs profondes du Maaya, tout en se basant sur nos pratiques artistiques comme de puissants vecteurs de changement social ».
Comment l’art peut-t-il être un instrument de changement social ? », s’interroge M. Malé. Selon lui, l’art et la culture jouent dans toute société un rôle particulier. Dans tous les domaines, le changement a été marqué par la Culture ».
Il a rappelé qu’aujourd’hui, les repères temporels, spatiaux, les acquis des générations précédentes au plan social sont en voie de disparition ou de « renégociation ». A l’en croire, on parle de parcours de vie flexibles et individualisés, de trajectoires plurielles, de nouvelles formes d’adaptation sociale. Conséquences : Dans ce monde, de plus en plus, la jeunesse d’aujourd’hui devient une période de vie de plus en plus longue caractérisée par la prolongation d’études, la dépendance ou la précarité économique, la difficulté d’insertion professionnelle et celle d’entrer dans des rôles adultes.
Dans ce contexte, dira M. Malé, l’art peut intervenir comme vecteur dans ce changement social, celui de créer au sein de l’homme une résonance intérieure pour le déploiement de ses qualités intrinsèques.
Le retour à nos pratiques anciennes : le Nama, le dio…, ces œuvres sont à mesure d’éduquer les générations actuelles sur les traditions, us et coutumes de la société passée. Du coup, en faisant le lien avec le passé, elles montrent les sources d’où proviennent les hommes et mettent en évidence le caractère historique des faits sociaux. Ainsi, il est possible à partir des pratiques anciennes de mieux comprendre le présent et mieux prévoir l’avenir.
En somme, pour le Pr Malé, la réappropriation de nos passés culturels, semble être une alternative pour parvenir à un changement social recherché.
Le conférencier est également revenu sur l’importance de l’éducation artistique dans le développement de l’enfant, c’est de donner des clés d’accès aux savoirs et c’est aussi un facteur de réussite scolaire, car cette dimension favorise la réflexion et l’imagination, sources d’équilibre et de plus grande confiance en soi.
Pour Attaher Maiga, facilitateur, cette rentrée est une belle occasion pour le CCK d’ « expliquer ses nouvelles orientations à ses fidèles et partenaires mais aussi sa programmation annuelle pour 2022-2023. C’est aussi un moment opportun pour remercier de près ou de loin l’ensemble des partenaires du CCK, ainsi que les autorités administratives et politiques de la région pour leur accompagnement.
Le Centre Culturel Kôrè, fort de sa mission de promotion de l’art et de la culture, continuera de donner de l’espoir aux communautés, aux artistes et acteurs culturels à travers des activités innovantes et créatives, conformément à ses différents programmes et projets.
Pour cette rentrée culturelle, les ségouviens ont eu droit à la prestation de la troupe « Maliba Yelen Koura » qui a présenté sa pièce le trio « le Fou, le Soulard et le Sage ». Ensuite, le concert de la rentrée culturelle 2022/2023 a été animé par Amanar de Kidal, Mariam Fanè et les Lauréats de Kôrè Hip-Hop. Ils rivalisé d’ardeur pour faire danser les spectateurs dans la nuit du samedi.
Tout comme le Korè baro, les spectacles ont réunis des centaines de spectateurs.