Intraitable, le magistrat et non moins président du REFSYMA. Malgré son limogeage et les brimades, sa verve est restée intacte et ne s’est altérée d’un pouce par rapport au dossier de Soumeylou Boubèye Maiga. Il s’agit, comme on s’en doute, de l’affaire dite de « l’achat des équipements militaires et d’acquisition de l’aéronef de commandement ». Dans la foulée du décès rocambolesque du principal inculpé es qualité ministre de la Défense, Cheick Cherif Koné est revenu à la charge, la semaine dernière, pour persister et signer quant à une procédure tirée par les cheveux aux relents de règlement de compte. À travers un brûlot qu’il a rendu public pour la circonstance, le brillant et très courageux syndicaliste de la magistrature malienne met en exergue, en effet, le règne d’une justice devenue méconnaissable par son inféodation plus au prince du jour qu’à ses devoirs et vocations régaliens. C’est ainsi que le déclassement du dossier en question tient plus, à ses yeux, d’une motivation politique que d’une volonté réelle de lutter contre l’impunité. Et de marteler dans la même veine que le seul tort de SBM est de s’être exprimé contre la durée de la Transition et qu’il serait en définitive « victime de son rayonnement multidimensionnel, de son charisme et de son leadership, de son attachement aux principes démocratiques et aux valeurs républicaines ».