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Election présidentielle 2022 : le Sahel, échec politique et militaire pour Emmanuel Macron
Publié le mardi 5 avril 2022  |  Le monde.fr
Arrivée
© AFP par CHRISTOPHE PETIT TESSON
Arrivée du Président Français, Emmanuel Macron à Gao
Le Président de la République Française, Emmanuel Macron est arrivé à Gao le 19 Mai 2017 pour une visite à la force Barkhane.
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« Macron et l’Afrique (2/2) ». A l’approche de l’élection présidentielle, « Le Monde » revient, dans une enquête en deux volets, sur la relation du chef de l’Etat avec l’Afrique subsaharienne et sur le bilan de son action militaire et diplomatique.

Cinq jours seulement après son investiture, c’est au son du clairon qu’Emmanuel Macron a fait ses premiers pas de président en Afrique sur la base militaire française de Gao, au Mali, dressée au cœur de l’immensité sahélienne, à 5 000 kilomètres de Paris. Ce 19 mai 2017, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta – alias « IBK », alors âgé de 72 ans – est là dans son grand boubou blanc, planté sur le tarmac en surchauffe, au pied de l’avion bleu-blanc-rouge qui vient d’amener le lointain héritier de l’ancien colonisateur.

Emmanuel Macron est le premier chef d’Etat français né après les indépendances des anciennes colonies d’Afrique. Il veut « reprogrammer le logiciel » de la politique française à l’égard du continent, changer d’approche et inverser les regards. Pour son voyage inaugural hors d’Europe, il étrenne son tout nouveau costume de chef suprême des armées. Mais il rêvait sans aucun doute d’un autre cliché – et pas seulement photographique – que celui aux relents surannés et couleur sépia de la Françafrique, ce système mêlant copinage et « coquinage » hérité, précisément, de l’époque coloniale.

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Hormis six mois passés au Nigeria comme stagiaire énarque à l’ambassade de France, Emmanuel Macron n’a pas d’expérience directe avec l’Afrique. Mais il a des certitudes. Une surtout : pour réussir la mue de la politique française dans cette région du monde, il doit prendre à bras-le-corps les questions mémorielles afin de tenter de refermer des cicatrices encore béantes – Rwanda, Algérie, colonisation… – et créer une nouvelle dynamique en s’appuyant sur d’autres acteurs que les locataires, parfois indélogeables, des palais présidentiels. Mais, jusqu’à la fin de son mandat, l’épreuve de la réalité du terrain sahélien s’imposera à lui, jetant un voile sablonneux sur son bilan alors que l’armée française effectue un repli précipité du Mali.

Le poids de l’héritage guerrier
Lorsqu’il arrive à l’Elysée, en 2017, la situation sécuritaire est déjà fortement dégradée. Gao abrite alors la principale base militaire de « Barkhane », la plus importante opération extérieure (opex) française depuis la fin de la guerre d’Algérie, forte de quelque 5 000 hommes chargés de combattre les « groupes armés terroristes », les fameux « GAT » dans le lexique des militaires, sur un territoire vaste comme l’Europe. « Barkhane » a succédé à « Serval », l’intervention déclenchée le 11 janvier 2013 par François Hollande en réponse à l’appel du président malien de l’époque, menacé par l’offensive d’une coalition menée depuis le nord du pays par des groupes djihadistes alliés à des indépendantistes touareg.


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