Un lien est établi entre cette nouvelle affaire et sa récente prise de parole attribuant aux forces armées maliennes des tueries qu’il a jugées ‘’ inacceptables’’
La famille du gauchiste charismatique au verbe nationaliste a fait l’objet d’une visite irruption des hommes armés, après plusieurs semaines de mise en liberté provisoire du trublion Oumar Mariko. Absent au moment des faits, ces hommes attendaient probablement son arrivée pour l’interpeller. Cet épisode a un lien avec ses propos tenus récemment lors de la journée commémorative du 26 mars où il rendait responsable l’armée des tueries jugées« inacceptables ». Selon une vidéo d’un extrait de ce discours, Oumar Mariko a égrené des présumées tueries récentes au Mali attribuées aux forces armées. « Lorsqu’un peuple ne se sent pas libre chez soi, quand un peuple ne se sent pas maître de son destin, une révolution est à faire », a –t-il soutenu.
Le 26 mars dernier a offert l’occasion à un aéropage d’acteurs politiques et de la société civile de promener un regard sans complaisance sur le bilan des trente dernières années de l’ère démocratique. Un bilan en demi-teinte, ont-ils reconnu. Mariko a-t-il prononcé le mot de trop, ou fait fait-il l’objet de persécutions comme aiment le dire ses partisans?
Intimidations, s’écrie SADI
Un membre de sa famille biologique et un chef de sa garde rapprochée ont affirmé lundi qu’Oumar Mariko avait reçu une convocation pour se présenter à la gendarmerie mardi matin. La réaction de sa formation politique ne s’est pas fait attendre. SADI s’est insurgée contre ce qu’elle a appelé des « intimidations et menaces du pouvoir » et a dit prendre « l’opinion nationale et internationale à témoin sur les dérives autocratiques du régime de la transition ».
Ses anciennes démêlés avec la justice remontent aux diatribes ayant fuité sur les réseaux sociaux, qualifiant le Premier ministre de « menteur, qu’il a failli le frapper au cours d’une dispute » remontant au crépuscule du régime de Moussa Traoré.
Ces faits qualifiés « d’injurieux », lui ont valu une interpellation de la Brigade de recherches du Camp 1 de la gendarmerie nationale, dans le sillage d’une enquête préliminaire conduite par le tribunal de la Commune IV de Bamako. Avec lui, Aboubacar Camara, membre du SADI et chroniqueur radio qui avait enregistré les propos à l’origine de son internement à la maison centrale d’arrêt de Bamako.
Réputé pour son franc-parler, Oumar Mariko est dépeint sous l’angle de l’enfant terrible de la classe politique malienne, tant il affectionne distribuer des coups d’épingle à répétition aux dirigeants par ses interventions. On se souvient qu’alors qu’il était député en 2016, la France lui avait le droit d’entrer sur son sol.
Déjà à 15 ans, Oumar Mariko participait à ses premières grèves. À 21 ans, il galvanise les foules. À 27 ans, il connaît la prison sous Moussa Traoré.