Les médias et influenceurs inondent les réseaux sociaux et leurs résonances créent un émoi au sein de l’opinion publique. Cela suscite l’épidémie des fausses informations qui est de plus en plus récurrente en Afrique de l’Ouest. Les rumeurs d’arrestation du chef de la Katiba Macina, Amadou Koufa est devenue virale sur les réseaux sociaux en ce début du mois d’avril.
Tout est parti d’un canular médiatique sur Twitter ce 2 avril. Un compte Twitter malien très suivi évoquait l’arrestation d’Amadou Koufa, l’un des djihadistes les plus recherchés au Sahel alors qu’il était en plein prêche dans une maisonnette d’une banlieue de Mopti, avant de préciser à la fin du tweet « A suivre…….a Avril ». Une manière de préciser que c’était une farce du mois d’avril.
Cette blague de mauvais goût s’est répandue comme une traînée de poudre et a agité les réseaux sociaux et l’opinion publique malienne. À travers un nouveau tweet, il a tenu à préciser que c’était une baleine d’avril, certainement pour évoquer la grossièreté de la maladresse et des conséquences. Cela révèle à quel point l’opinion publique est facilement manipulable dans un contexte d’instabilité en Afrique de l’Ouest où les Etats restent fragiles et la nécessité de lutter contre la désinformation qui pourrait entraver la liberté d’expression et la liberté de la presse. La masse critique se fait de plus en plus rare, cela rend ce phénomène assez davantage difficile à contrer. Certains se laissent facilement induire en erreur et d’autres relayent les informations sans une vérification au préalable. Une culture médiatique est urgente dans un contexte de conflit et de crise où les internautes restent eux-mêmes un vecteur important de la diffusion de fausses informations souvent sans mauvaise intention.
Bah Traoré
(Ucad Dakar, détenteur d’un Master en études africaines postcoloniales et en communication)