Dans son dernier rapport trimestriel publié le 30 mars dernier, Antonio Guterres fait le constat que les actions des groupes terroristes sont en nette régression par rapport à la période précédente
De janvier à mars 2022, 55 attaques asymétriques ont été menées contre des forces nationales et internationales. Le Centre a été le théâtre de 22 attaques, sur lesquelles 18 ont visé la Mission onusienne. Les 33 autres ont visé les Forces de défense et de sécurité maliennes (13 à Mopti, 9 à Tombouctou, 6 à Ségou, 2 à Gao, 1 à Kidal, 1 à Sikasso et 1 à Koulikoro). Ces attaques ont fait 41 morts et 64 blessés dans les rangs des Forces de défense et de sécurité. De plus, sept personnes ont été portées disparues.
Ces chiffres ont été révélés par le secrétaire général des Nations unies dans son rapport trimestriel publié il y a une semaine. Antonio Guterres constate une diminution des attaques par rapport à la période précédente. L’attaque la plus meurtrière s’est produite le 4 mars, lorsque des éléments armés présumés radicaux ont attaqué le camp des Forces armées maliennes (FAMa) à Mondoro, faisant 27 morts, 33 blessés et 7 disparus parmi nos militaires, ainsi que 47 morts du côté des assaillants.
Pendant la période à l’examen, les violences attribuées aux groupes extrémistes se sont poursuivies : 103 incidents de sécurité enregistrés au cours des trois premiers mois de 2022. On constate une baisse importante par rapport à la période précédente, au cours de laquelle 147 incidents avaient été enregistrés. Les attaques ont fait 69 morts et 29 blessés parmi les civils, et 83 personnes ont été enlevées.
DISSIMULATION AU SEIN DE LA POPULATION- Les groupes terroristes ont continué à harceler et attaquer les populations locales et les forces armées, tandis que les FAMa ont intensifié leurs opérations dans le Centre où de lourdes pertes ont été infligées à l’ennemi. L’intensification des opérations offensives de l’armée a été suivie par une « baisse du nombre d’incidents signalés ainsi que le retour volontaire de personnes déplacées à l’intérieur du pays ». Cela a contribué à améliorer le sentiment de sécurité de la population, notamment dans la Région de Bandiagara.
Les FAMa consolident leurs gains opérationnels « face à des terroristes de plus en plus fébriles, qui recouraient à des techniques d’évasion et à la dissimulation au sein de la population comme ligne de conduite». Dans le Cercle de Niono (Région de Ségou), un convoi des FAMa est parvenu au village de Farabougou le 6 février, apportant des vivres à la population. C’était la première fois que le village était atteint par voie terrestre depuis le début du blocus imposé au village par des combattants armés radicaux en octobre 2020.
Le secrétaire général déplore le fait que dans le Nord du Mali, les groupes terroristes semblent avoir affirmé leur présence, entraînant parfois des déplacements massifs de population. Dans la Commune de In-Tillit (Région de Gao), des combattants de Jamaat Nosrat el-Islam wal-Muslimin auraient exécuté deux voleurs présumés, le 30 janvier. Entre le 5 et le 6 février, des individus armés extrémistes ont pris d’assaut Tadjalalt et Tinagagui (Commune de Tessit) et auraient torturé 14 personnes, détruit les infrastructures sanitaires et le château d’eau, incendié une ambulance et emporté d’importants troupeaux de bétail.
Les villages et les communautés voisines ont reçu l’ultimatum d’abandonner la zone ou d’essuyer des attaques, ce qui a entraîné d’importants déplacements de population. Le 8 mars, le Mouvement pour le salut de l’Azawad des Daoussak a signalé la mort de 12 civils et de 4 de ses combattants à la suite d’un affrontement avec des combattants de l’EIGS, dans la Commune de Tamalelt (Région de Menaka).
En outre, pendant la période considérée, 57 incidents liés à des engins explosifs ont été signalés, dont 43 engins explosifs improvisés, 2 incidents liés à des mines et 12 attaques à la roquette ou au mortier.