PolitiqueL’ancien premier ministre Soumana Sako au panel de haut niveau des acteurs du 26 mars : “Sous Moussa Traoré, il n’y avait même pas d’armée, il n’y avait pas d’Etat”
L’ancien Premier ministre de la Transition de 1991 dirigée par Amadou Toumani Touré n’a pas mâché ses mots lors de son intervention au Panel de haut niveau des acteurs du 26 mars. De l’armée sous Moussa Traore, en passant par la gestion de l’Adéma/Pasj… rien n’a échappé aux critiques de l’ancien chef du gouvernement Soumana Sako, non moins président du parti Cnas/Faso-Hèrè.
Soumana Sacko
Concernant l’Adéma/Pasj, Dr. Soumana Sako a révélé qu’à partir de 1994 deux clans, en son sein, ont commencé à s’affronter pour le contrôle des ressources de l’Etat. “Ces deux chefs de clans, malheureusement, ne sont plus de ce monde, ont continué pour se retrouver en 2018 avec les contestations électorales. Ensuite, il faut le dire, aussi en 2002, il y a eu le consensus. Ils avaient oublié que l’un des arguments de Moussa Traoré contre le multipartisme est le consensus. Ils ramènent ça en 2002. Et on confie l’économie du Mali au chantre de la restauration Udpm, l’actuel Premier ministre qui était ministre du Commerce et de l’Industrie pendant plus de 5 ans. Et le 2e vice-président de l’Assemblée nationale, l’ancien secrétaire général de l’Udpm, membre du BEC”, a accusé l’ex-Premier ministre.
Pour lui, l’Adéma a accompagné toutes “ces déviations” et a une grande part de responsabilité dans la situation actuelle du pays. Il a soutenu que le parti de l’Abeille a soutenu les coups d’Etat de 2020 et de 2021. “Je dis, quels sont ces démocrates qui peuvent soutenir des coups d’Etat ? Ce n’est pas possible. Je vais accuser Marimantia. Vous avez soutenu ce coup d’Etat de 2021 parce que vous avez une attitude ambigüe par rapport à certaines positions […] Les militaires sont là. C
‘est l’exemple de Moussa Traoré qu’ils suivent. Les militaires de 1968 avaient d’abord dit 6 mois, mais 2 mois après, ils disent une année. Le capitaine Yoro Diakité, dans son discours programme, a dit qu’en 1969, il y aura des élections législatifs et le 31 décembre 1969, il y aura un président civil démocratiquement élu. Ils ne parlaient plus de 6 mois. Trois mois après (mars 1969), il va en France et annonce l’élaboration d’un programme triennal. De 6 mois, ces militaires sont partis à 3 ans.
Echec du plan quinquennal, ils restent. Ils ont organisé le référendum pour le retour à la vie constitutionnelle normale. Et c’est la seule Constitution dans le monde qui se mise entre parenthèses après son adoption. Cinq ans après l’adoption de la Constitution, le Comité militaire reste au pouvoir. Et dans la Constitution, c’étaient des mandats de 4 ans renouvelables une seule fois. Après ils changent le mandat à 5 ans. Et puis, tant que tu es secrétaire général de l’Udpm, tu es toujours président. Et on me dit que cela est la démocratie. Donc, c’est l’avenir du Mali qui est en jeu, l’avenir de la démocratie est en jeu”, a fait savoir le président du Cnas/Faso-Hère.
Pour Dr. Sako, le Comité militaire dirigé par Moussa Traoré était plus dur que le fascisme de Pinochet au Chili. “Le Comité militaire a détruit l’Armée. Ne vous laissez pas dire que Moussa Traoré a laissé une Armée forte. Sous Moussa Traoré, il n’y avait même pas d’armée, il n’y avait pas d’Etat. Moussa Traoré a décapité l’Armée de Modibo Kéita parce que les officiers supérieurs n’étaient pas d’accord avec son coup d’Etat. Ils voulaient que Modibo Kéita reste président. C’est ainsi que Moussa Traoré a pris un décret pour mettre ces officiers supérieurs à la retraite sans exception”, a révélé Zou 1er tout en invitant le peuple à sauver le pays des mains de la restauration de l’Udpm-Cmln.