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Moura: Des habitants saluent l’action de l’armée
Publié le lundi 11 avril 2022  |  L’Essor
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Pour arriver à leur fin, ils utilisent des allégations diffamatoires qui sont complètement en déphasage avec les témoignages des habitants de la zone. Les populations opprimées, toujours otages des groupes terroristes, saluent vivement l’opération qu’ils considèrent comme le début d’une libération. 



Par peur des représailles des extrémistes, beaucoup refusent de commenter la situation à visage découvert. Ce n’est pas le cas de Moussa Cissé, éleveur et conseiller municipal de la Commune rurale de Ouromodi, située à 6 km du village de Moura. Le sexagénaire explique que suite à la crise de 2012, il a été procédé à la création des postes de sécurité pour un maillage du territoire. à cet effet, des postes de sécurité ont été créés à Kouakourou (Cercle de Djenné), Diondiori, Toguéré-Coumbé (Cercle de Ténenkou) et Dialloubé (Cercle de Mopti). 



Le grand espace très difficile d’accès qui s’étend de Moura aux Communes de Ouromodi, Soye, Salsalbé, Koubaye, Diafarabé pour déboucher sur le Cercle de Youwarou, est longtemps resté sans poste militaire d’envergure ni présence de l’état. Ce qui a fait que la zone est devenue un espace de prédilection des groupes terroristes qui en ont fait leur sanctuaire. 



Par la force des choses, Moura qui abrite la plus importante foire hebdomadaire qui se tient chaque dimanche, est devenu la plaque tournante de toutes les activités économiques et même pour les grandes rencontres entre les différents Katibas évoluant dans les Cercles de Mopti, Ténenkou et Youwarou, précise Moussa Cissé. Qui poursuit : « Nous avons et continuons de subir les pires formes d’exactions : fermeture de toutes les écoles, des centres de santé, des mairies, enlèvements de biens, assassinats ciblés et exécutions sommaires portant sur les responsables des collectivités, les agents de l’état et les autorités villageoises. Puisqu’ils règnent en maître absolus dans la zone, nous subissons toujours les obligations de port vestimentaire, l’enlèvement du bétail au nom de la « Zakat » et l’application de la charia ».



Au regard de ces exagérations et la souffrance des communautés, les populations saluent vivement cette intervention des FAMa qui fait renaître l’espoir d’être Malien chez beaucoup de personnes qui se sentaient abandonnés. « Cette action a porté un coup dur aux groupes armés terroristes qui, non seulement étaient venus avec un nombre important de bétail de leur rapt au nom de la Zakat pour vendre et se ravitailler en denrées pour le mois de Ramadan et la tenue d’une rencontre entre différents Katibas à Moura. C’est ce qui explique la présence d’un si grand nombre de terroristes au moment des faits », témoigne notre interlocuteur.



Oumar Diall, un jeune ressortissant de Moura, dit bravo aux FAMa pour ce coup réussi contre les ennemis du Mali. Il appelle de ses vœux d’autres actions du genre pour la libération totale de la zone. Le jeune homme est l’une des victimes des exactions des terroristes. Il est encore sous le choc de l’assassinat de son frère cadet Amadou Diall, lors d’un rapt d’animaux entre Kouakourou et Soye en décembre 2021. 



Selon notre interlocuteur, certes, un moment les groupes armés obligeaient les populations à adhérer à leur cause. Mais par la suite, beaucoup se sont engagés volontairement pour l’enrichissement, le banditisme et la vengeance. « Tous ceux qui disent qu’il y a eu carnage des populations civiles sont partie prenante ou le disent pour discréditer l’armée. Tous ceux qui sont mort, excepté quelques-uns (dont les femmes) qui ont tenté de fuir, étaient bien avec les ennemis. Il est souhaitable qu’un poste de sécurité soit installé dans la zone pour mener d’autres actions similaires et consolider les acquis pour le bonheur des populations meurtries depuis des années, témoigne notre interlocuteur.



Un autre interlocuteur ayant souhaité garder l’anonymat a été contraint de quitter Moura suite à des tentatives d’enlèvement. Selon lui, depuis 2015, les populations de la localité vivent dans la peur du fait de la présence des terroristes. Les femmes qui ne portaient pas d’habit noir étaient punies. Les marchés n’étaient plus fréquentés comme par le passé. Les hommes et les femmes ne pouvaient pas rentrer dans les mêmes véhicules de transport. 



Le chef de village de Moura a passé une semaine entre leurs mains en brousse. Ceux qui ne pouvaient plus tenir ont été contraints de fuir. Après l’intervention militaire, les rumeurs ont circulé. Certains ont parlé de carnage. Après le retour au calme, la plupart des personnes qui avaient été déclarées tuées ont refait surface. Beaucoup de porteurs d’arme ont effectivement trouvé la mort. Des innocents ont pu être victimes aussi de balles perdues. Il y a aussi le cas des gens qui ont refusé d’obtempérer aux consignes et qui voulaient fuir. Les allégations de tueries de civils sont non fondées. 



C’est vrai que des commerçants ont subi des dégâts matériels. Les populations ont subi un traumatisme parce qu’elles n’ont pas l’habitude des échanges de tirs. Aussi, beaucoup de personnes sont encore sous le choc car elles ont dû patienter dehors pendant 3 jours, le temps pour les militaires de fouiller toutes les maisons. Un enseignant ayant dû quitter la localité, requiert aussi l’anonymat. Depuis 2015, témoigne-t-il, les habitants de Moura sont sous l’emprise des terroristes. Ces derniers ont imposé la charia en obligeant les femmes porter le voile, en imposant une barrière entre celles-ci et les hommes dans les marchés, même dans les véhicules de transport en commun et  dans les pirogues. 



L’intervention des FAMa met fin à ces conditions insoutenables. Les premières informations qui ont véhiculé les 28 et 29 mars n’étaient pas du tout vérifiées. On nous a fait croire que certains habitants de Moura ont été tués mais après quand nous avons vérifié, il s’est avéré que c’était une fausse information. Ces personnes dont on a annoncé la mort sont bel et bien vivantes. 



Ce qui est sûr, l’intervention des FAMa a été un grand soulagement pour la population de Moura. Même si beaucoup sont encore sous le choc du fait de la violence des événements. C’est pourquoi, les activités n’ont toujours pas repris totalement. Les gens ont toujours peur de se déplacer. En outre, depuis l’arrivée de terroristes en 2015, il n’y pas des services publics ni d’école à Moura.



 Amap-Mopti
Amap-Djenné
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