Les trois Européens suspectés de "terrorisme" dont l'interpellation dans le centre du Mali a été annoncée par l'armée malienne, sont des Allemands membres d'une ONG présents dans le cadre d'un jumelage et ont été relâchés, a-t-on appris mercredi de source diplomatique européenne et auprès du ministère allemand des Affaires étrangères.
"Les trois personnes interpellées par l'armée malienne sont des Allemands membres d'une ONG, présents au Mali dans le cadre d'un jumelage", a affirmé à l'AFP un responsable diplomatique européen sous couvert d'anonymat. "Je vous confirme que trois ressortissants allemands ont été arrêtés ce week-end à Diabaly. L'ambassade (à Bamako) a été en contact avec eux et leur a fourni une assistance consulaire. Tous ont été relâchés et se portent bien", a affirmé mercredi un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, Christofer Burger, lors d'une conférence de presse. Il a ajouté que les trois Allemands n'étaient "pas dans le cadre d'une mission officielle allemande", sans plus de détail. L'annonce de leur arrestation est intervenue alors que la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock se trouve depuis lundi soir au Mali. Elle doit notamment y rencontrer le chef de la junte militaire, le colonel Assimi Goïta, au moment où Berlin envisage de retirer ses soldats du pays. L'armée malienne a annoncé mardi soir dans un communiqué l'interpellation le 10 avril "de 5 suspects dont 3 ressortissants européens" lors d'opérations anti jihadistes à Diabaly, une localité à environ 300 km au nord-ouest de Bamako. Le communiqué ne précisait pas l'identité de ces "suspects" européens. Le déplacement de Mme Baerbock, prévu jusqu'à samedi, l'emmènera aussi au Niger voisin, pays clé dans le redéploiement des forces militaires internationales au Sahel. Gouverné par une junte militaire depuis août 2020, le Mali est plongé dans la tourmente depuis 2012. La propagation jihadiste, partie du nord, s'est étendue dans le pays et a gagné le Burkina Faso et le Niger voisins.