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Nord-Mali: les islamistes disent contrôler "complètement" la ville de Gao
Publié le mercredi 27 juin 2012   |  AFP




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Un groupe armé islamiste a infligé mercredi
une lourde défaite à la rébellion touareg dans le nord du Mali après de
violents combats qui ont fait au moins vingt morts à Gao, ville désormais sous
le contrôle total des islamistes qui renforcent leur emprise déjà forte sur la
région.
Les combats ont débuté mercredi matin dans plusieurs quartiers de Gao et
ont duré plusieurs heures entre les islamistes du Mouvement pour l`unicité et
le jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao) et les membres de la rébellion touareg
du Mouvement national pour la libération de l`Azawad (MNLA).
"Nous avons pris le palais du gouverneur (qui servait de quartier général
du MNLA pour tout le nord du Mali) et la résidence de Bilal Ag Chérif,
secrétaire général du MNLA, qui a fui avec ses soldats", a déclaré en fin de
journée à l`AFP Adnan Abou Walid Sahraoui, porte-parole du Mujao.
La prise du palais du gouverneur (ou gouvernorat) a été confirmée par de
nombreux témoins interrogés par l`AFP au téléphone depuis Bamako.
Les islamistes "sont entrés à l`intérieur du gouvernorat", a ainsi déclaré
le propriétaire de la station-service qui jouxte le palais du gouverneur. Les
combattants du MNLA "ont fui, d`autres ont été tués, d`autres arrêtés", selon
lui, information confirmée par d`autres témoins.
Un ancien policier en poste à Gao a précisé que de nombreux prisonniers
avaient été conduits au commissariat central de la ville.
"Le Mujao contrôle actuellement le terrain. Des prisonniers du MNLA sont au
commissariat, d`autres ont fui la ville, d`autres sont morts ou blessés mais
c`est la débandade" dans les rangs du mouvement rebelle touareg, a-t-il
affirmé.
Au moins vingt personnes, essentiellement des combattants, ont été tuées et
quatorze blessées lors des combats, selon les témoins et une source
hospitalière.
Un enseignant de Gao, désertée toute la journée par ses habitants terrés
chez eux, a estimé qu`il faut s`attendre à un bilan bien plus "lourd".
Ces combats sont intervenus au lendemain de manifestations à Gao
d`habitants indignés par l`assassinat lundi d`un conseiller municipal, Idrissa
Oumarou, enseignant et membre du parti du président malien de transition,
Dioncounda Traoré.
Des hommes armés ont tiré sur des centaines de manifestants, faisant au
moins un mort et une dizaine de blessés.
Des manifestants ont accusé le MNLA d`avoir ouvert le feu, ce que ce
mouvement a catégoriquement démenti, parlant d`une "manipulation" du Mujao,
mouvement considéré comme dissident d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Impuissance à Bamako

Depuis fin mars/début avril, les villes et régions administratives du nord
du Mali --Tombouctou, Kidal et Gao-- sont tombées aux mains des groupes armés
islamistes que sont le Mujao et Ansar Dine (Défenseurs de l`islam), soutenus
par Aqmi, du MNLA et de divers groupes criminels.
Cette chute de plus de la moitié du territoire malien a été précipitée par
un coup d`Etat qui, le 22 mars, a renversé le président Amadou Toumani Touré.
Depuis, l`armée malienne en pleine décomposition, est incapable de
reprendre le terrain perdu et les autorités de transition mises en place à
Bamako après le retrait des putschistes du pouvoir le 6 avril paraissent
impuissantes.
La tension était vive ces derniers temps entre le MNLA, mouvement laïque
qui a déclaré unilatéralement l`indépendance du nord du Mali, et les
islamistes dont l`objectif proclamé est l`application de la charia (loi
islamique) dans tout le Mali.
Le MNLA avait déjà été marginalisé dans plusieurs localités, en particulier
à Tombouctou contrôlée par Ansar Dine qui y impose la charia, distribuant des
coups de fouet aux "déviants" que sont, selon ce mouvement, les couples non
mariés, les fumeurs ou les buveurs d`alcool.
En mai à Gao, des membres du Mujao avaient empêché des jeunes de jouer au
football et de regarder la télévision, provoquant de violentes manifestations
anti-islamistes, qui avaient fait au moins cinq blessés.
L`occupation du Nord et les violences qui y sont commises, entraînant des
pénuries de toutes sortes, a provoqué un afflux de déplacés et de réfugiés
dans les pays voisins évalués à quelque 300.000 personnes par les ONG qui
parlent de situation "alarmante".
sd-stb/mrb/sd

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