En plus de l’insécurité, de la Covid-19, des sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA, une crise alimentaire se fait sentir dans plusieurs localités à l’intérieur du pays. Les greniers de la plupart des paysans commencent à trahir plongeant ainsi les chefs de familles dans une profonde angoisse. Les régions de Sikasso et de Ségou connues comme des zones de fortes productions céréalières sont loin cette année de combler les attentes.
A Sikasso, les céréales sont rares sur les marchés. Ou alors, les quelques produits disponibles coûtent entre 300 à 400F CFA le kilo. Ce prix est valable dans la plupart des localités du pays. A Bamako, les mêmes céréales, particulièrement le sorgho est devenu comme de l’or en ce mois de ramadan. Il faudrait frapper à la porte de plusieurs boutiquiers pour l’avoir. D’ailleurs les rares boutiquiers qui en disposent dans les quartiers, vendent le kilo entre 400 et 500F CFA. Au même moment, le riz local est vendu à 500F CFA ou plus. Les raisons avancées par les producteurs qui ont causé cette situation sont principalement la mauvaise pluviométrie et l’insécurité dans le payer.
« En cette période très difficile pour notre pays, caractérisée des sanctions politiques et économiques de la CEDEAO et de l’insécurité, la logique devrait être l’accessibilité des populations aux produits locaux à des prix abordables.
Malheureusement, c’est le contraire que l’on vit actuellement. Cette situation doit nous inquiéter. Je dirais même qu’il faut craindre une crise alimentaire dans les mois à venir », nous a confié par téléphone Issa Traoré, un habitant de Kignan dans le cercle de Sikasso.
Pour l’heure, rien n’est encore confirmé. Mais, les autorités devraient anticiper avec des mesures préventives visant à maintenir la disponibilité des produits à un prix abordable par les populations.