La participation du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, à l’émission « Débat africain » de RFI n’est que de la poudre aux yeux des Maliens, sinon une incohérence totale quand on sait que ce média et France 24 sont sous le coup de la suspension ordonnée par les autorités de la Transition, sur tout le territoire malien.
Dimanche le 10 Avril dernier, la sortie médiatique du ministre des affaires étrangères et de coopération internationale du Mali, Abdoulaye Diop sur le plateau d’Alain Foka, dans l’émission « Débat africain » de RFI, après la suspension de RFI et France 24, crée la confusion totale au sein de la population malienne et suscite beaucoup de critiques.
En effet, la majorité des Maliens est surpris de voir sur les réseaux sociaux le Chef de la diplomatie malienne intervenir à la radio RFI, après la suspension de celle-ci et de France 24 par les autorités de la Transition. Qualifié de honteuse par le peuple malien, cette sortie du ministre Diop est compromettante à la décision prise par les autorités de la transition portant sur la suspension de ces médias jusqu’à nouvel ordre.
Traitées des médias de propagande, aux services néocolonialiste de la France, ces deux chaînes ont été taxées par les autorités du notre pays d’avoir diffusé de fausses allégations faisant état d’exactions commises par les FAMa contre des civils.
Critiques des internautes
Cette intervention médiatique du ministre Diop, sur RFI, a été largement critiquée sur les réseaux sociaux, par bon nombre de Maliens, vu le contexte diplomatique entre le Mali et la France, ayant entraîné les fermetures de ces médias français dans notre pays. « Je pense que c’est paradoxal, on ne peut pas souffler le chaud et le froid à la fois, tu ne peux pas interdire aux Maliens de faire quelque chose et que toi même le fais.Moi, je pense que le ministre nous doit une explication dans ce sens », a posté un internaute.
Par la force des choses, la majorité de la population malienne a été convaincue sur le fait que ces médias travaillent pour la France et sont capables de tout pour défendre les intérêts de leurs pays à travers le monde.
Selon un autre observateur, « même si l’objectif de cette sortie était de parler à la communauté internationale sur les sanctions de la CEDEAO, le mieux serait de choisir un autre média étranger ». « On ne peut pas s’interdire de manger la viande de porc et profiter en même temps de sa sauce, c’est incompréhensible », a-t-il martelé.
Rappelons que le 26 mars dernier, le gouvernement de la république du Mali a pris une décision portant fermetures de ces deux médias sur l’ensemble du territoire malien. Par la même occasion, il a interdit à toute les radios et télévisions nationales, aussi qu’aux sites d’informations et journaux maliens la rediffusion et /ou la publication des émissions et articles de presse de RFI et de France 24.