Le mariage arrangé est une union conjugale dans laquelle les futurs mariés sont choisis par leur entourage, selon des critères économiques, sociaux ou religieux, afin de conclure un contrat entre les deux familles. Ce mariage est plein de défis.
Les époux sont d’accord pour se marier, sinon on parle de mariage forcé. Si ce type de mariage souffre d’une vision négative dans les pays occidentaux, ce n’est pas forcément le cas dans la majeure partie de l’humanité.
Des raisons économiques entrent généralement en jeu. Ainsi, si dans les classes populaires, il s’agit souvent simplement du besoin de trouver un conjoint permettant à l’un de ses enfants de vivre dignement, parmi les artisans et membres des classes aisées, les intérêts en termes de patrimoine prédominent. Selon les cas, un système de dot ou de prix de la fiancée peut être associé à l’arrangement. Dans les sociétés pratiquant le mariage arrangé, les femmes ont un statut inférieur à celui de l’homme. Les femmes sont mariées, car elles doivent souder la famille, au détriment souvent de leur bien-être, qui n’est pas une priorité.
Au Mali, le mariage arrangé comporte non seulement des conséquences sur la vie de la femme, mais porte atteinte au consentement des époux. Chaque année, ils sont nombreux, ces jeunes hommes et femmes, qui subissent cette pratique imposée par les parents, généralement chez les peulhs, les djokoramès, les soninkés, et les dogons, qui consiste à les donner en mariage à un proche parent, sans leur consentement. D’ailleurs un adage malien dit que « les cousines sont faites pour les cousins »
D’après Ina Bocoum, une Djokoromè : «On dit à la femme maries-toi avec ton cousin et à l’homme, accepte ta cousine pour souder le lien familial ». « Quelle injustice ! » nous dira la jeune Djokoramè, victime de la pratique.
La pression des parents est tellement forte sur les deux jeunes qu’ils sont obligés d’accepter cette volonté imposée ou arrangée. Mais, généralement, au bout de quelques mois, ce sont les remords des deux côtés. Ainsi s’en suivent des insultes voire des violences physiques, car les deux personnes ne s’aimaient pas.
Si autrefois, ces mariages étaient scellés pour sauvegarder l’entente entre parents et familles, ou éviter la dislocation de la richesse familiale, de nos jours, cette pratique est la cause de la séparation de beaucoup de famille au Mali.
Selon Matou, une mère de famille : « sur 10 mariages arrangés, vous ne verrez qu’un seul réussi ; c’est-à-dire, voir l’homme et la femme vieillir ou jusqu’à ce que la mort les sépare. Sinon les autres, c’est le divorce ou l’enfer garantis. Aujourd’hui, les jeunes se choisissent entre eux, même avec ça, il y a des problèmes, à plus forte raison leur imposer un mariage dit arrangé », soutient-elle.
Malheureusement, la pratique existe dans presque toutes les régions du Mali, Aux risques d’être bannis par ses propres parents, en cas de refus d’un mariage arrangé, ce sont les conjoints qui souffrent.
En tout cas, de plus en plus de jeune commencent à se révolter contre la pratique. Pour soulager leurs souffrances et celles de leurs parents qui ne peuvent plus supporter des plaintes, ces derniers finissent par accepter le divorce, ou le conjoint prendra une seconde épouse.