Les organisations professionnelles de la presse qui ont élu, sans incident, le 24 novembre 2021, leurs représentants à la Haute autorité de communication (HAC) ont été victimes d’une véritable injustice. Pour des desseins inavoués, leur élection a été foulée aux pieds. Contre cette injustice, les hommes de medias à l’union ont démontré leur colère noire. C’était à la faveur d’une assemblée générale organisée par le Collectif de veille de défense des médias (Cvdm), jeudi 14 avril 2022, à la Maison.
Placée sous le thème : « La Presse malienne, vent débout contre l’injustice dans le processus de mise en place du collège de la HAC, le ton de cette AG regroupant toutes les organisations professionnelles de la presse a été donné par les interventions du président du Cvdm et non moins Directeur de publication du journal ‘’ Le Sursaut’’. Moustaphe Diawara a rappelé que les organisations professionnelles de la presse ont élu leurs représentants à la HAC le 24 novembre 2021, au département de la Communication.
« 5 candidats étaient en lice. Il s’agit de Ramata Dia, Bechiry Diop, Bassidiki Touré, Aboubacar Bani Zan et Dado Camara. 9 organisations professionnelles devraient désigner les 3 premiers qui auront obtenu plus de voix », a-t-il expliqué. Avant de poursuivre : « A l’issue de l’échéance, sous la haute supervision du ministère de la Communication, Ramata Dia a été classée 1ère avec 14 voix, suivie de Bechiry Diop 12 voix et enfin Bassidiki Touré, venu en 3e position avec 11 voix. Les suppléants Banizan et Dado Camara ont obtenu respectivement 8 et 5 voix. Ramata Dia, Bechiry Diop et Bassidiki Touré ont été déclarés les 3 représentants élus des organisations professionnelles pour un mandat de 6 ans non renouvelable. Ils furent présentés à tout le monde sur tous les médias nationaux et internationaux ».
A la grande surprise des organisations professionnelles de la presse et de publicité, a en croire le Président Diawara, le décret en date du 31 décembre 2021, signé par le Président de la Transition Assimi Goïta, est sorti sans le nom du 3e représentant des faîtières de la Presse, en l’occurrence Bassidiki Touré, non moins président de l’Assep. Et le président d’indiquer : « Sans revenir sur tout ce qui a été mené comme actions, notamment par la Maison de la Presse et ses différentes faitières, je voudrais tout simplement indiquer que l’ensemble de la presse malienne attende avec espoir, la suite de l’action judiciaire enclenchée contre ledit décret au niveau de la Cour suprême. Une action mise en branle depuis le 27 février ».
L’appel pressent et les conseils du président de la Maison de la Presse à Assimi
Prenant la parole, le Président de la Maison de la Presse, BandjougouDanté, a axé son intervention sur quatre points. Le premier a été adressé aux collègues (Ramata Diop et Béchir Diop) qui ont été choisis par les hommes de medias pour siéger à la HAC, mais qui sont allés prendre service sans même daigner informer ceux qui ont voté pour eux : «Aux deux collègues, je leur dit que nous avons pris acte de leur décision. Nous les invitons à ne pas insulter l’avenir puisque désormais le succès et l’échec de leur mission n’engagent que leurs personnes…la gestion de cette affaire de 3èmereprésentant, Bassidiki, des organisations professionnelles à la HAC dépendront la légalité, la légitimité voire la reconnaissance de la HAC par les organisations professionnelles », a laissé entendre le président Danté, avant d’appeler les journalistes à l’unisson.
En s’adressant au président de la Transition, Assimi Goïta, le président Danté a été on ne peut plus clair : « Monsieur le Président de la Transition, chef de l’Etat, vous avez le soutien unanime du peuple malien. Tout le monde a souhaité, l’arrivée à la tête de l’Etat d’un jeune, plein d’énergie, engagé, capable de mettre fin aux activités de ceux qui sont opposés à la République. Un jeune capable de tenir tête à la puissance sous régionale et internationale dans leur politique paternaliste. Monsieur le Président de la Transition, chef de l’Etat, sortez de la logique de ceux qui pensent que tout doit se gérer par des rapports de force. Il faut écouter les voix discordantes. Elles ne sont pas forcément apatrides. Monsieur le Président de la Transition, chef de l’Etat, ne soyez pas dans la logique de ceux qui ne font que vous flatter. En vous flattant, ils entretiennent la confusion en classant les maliens en deux catégories : une patriote et l’autre apatride. Non. Ne tombez pas dans ce piège. Nos positions ne peuvent en aucun déterminé notre degré de patriotisme. Seules nos pratiques sont des baromètres sincères. Monsieur le Président de la Transition, Chef de l’Etat, sortez de la logique de ceux qui vous cachent la vérité. Soyez plus accessible, plus attentif. C’est en cela que vous ferez une bonne Transition et que vous aurez une belle carrière future pour le Mali et pour l’Afrique… ». No comment !