Un ressortissant russe en opération avec des soldats maliens a été tué par une explosion dans le centre du Mali, région en proie à l'activité de groupes jihadistes, a appris l'AFP mercredi de sources concordantes.
Il s'agit du premier décès confirmé d'un Russe dans le cadre d'opérations militaires au Mali depuis que la junte au pouvoir à Bamako a fait appel massivement à ce qu'elle présente comme des "instructeurs" venus de Russie alors que les Occidentaux (la France et les Etats-Unis notamment) dénoncent la présence dans le pays de "mercenaires" de la milice privée russe Wagner, ce que démentent fermement les colonels maliens. Selon une source sécuritaire, un détachement composé de soldats maliens et d'"instructeurs russes" a subi dans la matinée de mardi une attaque à l'engin explosif artisanal près de la ville de Hombori. L'explosion a fait "un mort", un "instructeur russe", décédé après avoir été évacué par voie aérienne jusqu'à Sévaré, à quelque 260 km au sud-est, a-t-on ajouté de même source. "Nous confirmons qu'un militaire de nationalité russe est décédé mardi des suites de blessures à Sévaré. Il a la trentaine. Le véhicule qui le transportait avec des militaires maliens a sauté sur une mine", a déclaré à l'AFP une source hospitalière jointe dans cette ville. "Nous avons appris la mort d'un agent de Wagner qui menait hier des combats au côté de l'armée malienne dans la région de Mopti", le chef-lieu de la zone, a déclaré pour sa part un élu malien du centre du pays, sous couvert de l'anonymat pour des raisons de sécurité : "La voiture qui les transportait à sauté sur une mine." "Je ne souhaite ni confirmer, ni infirmer la mort de ce que [certains appellent] un mercenaire russe de Wagner", a dit pour sa part une source militaire malienne à Sévaré. Selon la source sécuritaire, le détachement militaire a riposté après avoir essuyé des tirs ennemis et "18 [assaillants ont ainsi été] neutralisés". L'AFP n'a pas été en mesure de recouper cette information. Dirigé depuis août 2020 par des militaires arrivés au pouvoir par la force, le Mali est plongé depuis 2012 dans une crise sécuritaire profonde que le déploiement de forces étrangères n'a pas permis de régler. Parties du nord du pays, les violences jihadistes se sont étendues vers le centre et le sud avant que le conflit ne se complique avec l'apparition de milices communautaires et de bandes criminelles.