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Énergie du Mali : une dette cumulée de plus de 200 milliards FCFA, selon son directeur général
Publié le vendredi 22 avril 2022  |  Le Wagadu
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© aBamako.com par Momo
Meeting des consommateurs contre les délestages de l`EDM
Bamako, Le 28 mai 2020 les consommateurs ont tenus un meeting contre les délestages de l`EDM
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La visite de la centrale thermique de 100 mégawatts de Sirakoro a été suivie d’une conférence de presse à la Maison de la presse animée par le Directeur général d’EDM.SA, Oumar Diarra, sur la problématique actuelle de l’électricité Mali.

Le Directeur général a d’abord fait le point sur la situation technique et financière d’Energie du Mali (EDM.SA). Selon Oumar Diarra, la société n’a pas bénéficié d’investissements structurants dans les trois volets (Production, Réseau de transit et Réseau de distribution) depuis trois décennies alors que la croissance de la demande énergétique augmente tous les ans, soit 10 à 15% par an.

Ce manque d’investissement, qui devrait pourtant permettre à EDM.SA de réhabiliter et de renforcer son système de production qui se trouve dans un état d’ancienneté avancé, ses réseaux de transit et de distribution qui sont saturés et surchargés, met EDM.SA dans une situation très précaire. Avec une offre d’énergie insuffisante pour la couverture de la demande en période de forte consommation, de grandes difficultés de transit de l’énergie et des interruptions de distribution d’énergie.

Le Directeur Diarra a déploré l’absence d’actions d’anticipation pour répondre à l’accroissement annuel de la demande estimée à 40MW et les futures demandes à venir sur le système électrique.

D’après Oumar Diarra, tous les ans, c’est à partir de la période de forte chaleur où la demande s’accentue, que des solutions d’urgence basées essentiellement sur de l’énergie thermique (énergie produite par le gasoil) qui est l’énergie la plus chère, sont mises en place pour répondre à la demande.

Le recours à ces solutions d’urgence a mis le système électrique malien dans un mix énergétique (toutes les sources de production énergétique) où l’énergie thermique, qui est pourtant la plus chère, est la plus dominante à plus de 60%.

Cette prédominance de l’énergie thermique dans le système énergétique malien a mis EDM.SA dans une situation financière déséquilibrée avec des coûts de production qui sont largement supérieurs à ses prix de vente de l’électricité à la clientèle.

Il a, cependant, précisé qu’une partie de ces coûts de production est prise en charge tous les ans par l’État malien à travers une subvention d’exploitation au bénéfice d’exploitation ou au bénéfice de la clientèle.

Mais la conséquence financière pour EDM, d’après son DG, est la perte de plus de 200 milliards de FCFA selon le résultat cumulé en fin 2020, avec une dette fournisseurs d’exploitation d’environ 150 milliards de FCFA, une situation de trésorerie ne permettant pas la mise en œuvre des plans de maintenance préventifs et curatifs.

Un plan développement quinquennal 2022-2026 élaboré

En outre, en 2021, après l’analyse des causes de délestage de 2020 qui sont des problèmes de production et des problèmes de surcharge du réseau de transit, deux solutions ont été préconisées.

La première solution était l’augmentation de capacité de production ; ce qui a été fait par un apport additionnel de 40MW, à travers l’installation de deux nouvelles centrales, de 20 MW chacune à Badalabougou et à Sotuba.

Ces deux nouvelles centrales, selon Oumar Diarra, en plus de combler le déficit de production, ont permis aussi de résoudre en partie le problème de transit de l’énergie qui était une problématique majeure.

Cependant, malgré les dispositions prises, la fourniture de l’électricité a connu des perturbations pendant la période de pointe courant 2021, qui sont imputables en partie aux difficultés de production du pays partenaire, la Côte D’Ivoire, qui a privé le Mali de 70 MW sur les 100 MW définis dans le contrat commercial entre les deux pays, sur le Réseau interconnecté, impossible à résorber par le système électrique actuel malien ne disposant pas d’une réserve froide c’est-à-dire des groupes en réserve qui peuvent être mis en fonction en cas de situation de ce genre.

Selon le DG d’Edm-SA, le retard dans la mise à disposition de quatre nouvelles centrales dont trois de 50 MW ( à Kati, Kalaban et Sikasso) et une de 30 MW à Darsalam, dont les premiers 25 MW étaient attendus pour fin février et le reste avant la période de forte chaleur, il est imputable à des facteurs exogènes avec des exigences de garantie de paiement dont la mise en place, dans le contexte actuel, s’est avérée extrêmement difficile. Toutefois, informe Oumar Diarra, ces conditions financières ont pu être accomplies et, courant mai, les premiers 50 MW seront en service à Kati.

Le DG a également fait savoir que face à la croissance de la demande d’accès à l’électricité ajoutée aux besoins croissants d’énergie pour le développement économique du Mali, EDM.SA a élaboré un plan de développement quinquennal du sous-secteur de l’électricité sur la période de 2022-2026.

Ce plan de cinq ans prévoit un changement du mix énergétique, en accordant une part plus importante aux énergies renouvelables (hydroélectrique et solaire) et à travers les interconnexions, l’accès aux marchés de l’électricité de la CEDEAO, afin de réduire la part de la production thermique à l’horizon 2026. Il est prévu également dans le plan, le renforcement des capacités et la restructuration des réseaux de transport et de répartition, actuellement saturés.

La mise en œuvre, selon DG, coûtera 2300 milliards de FCFA dont 1300 milliards de FCFA s’inscrivant dans le partenariat public-privé (projets déjà dans les tuyaux : contrats de concession et contrats d’achat d’énergie signés). Selon toujours le DG, 500 milliards de FCFA sont déjà mobilisés auprès des bailleurs institutionnels traditionnels classiques.
\Centrale thermique de Sirakoro : un taux de réalisation de 85%

La direction générale de la société Energie du Mali (Edm-SA) a organisé, le vendredi 15 avril, une caravane de presse qui a visité le chantier de la centrale électrique de Sirakoro afin de constater de visu l’évolution des travaux. Les hommes de médias ont été édifiés par le chef de projet de construction de la centrale, Ousmane Coulibaly.

Le taux réel de réalisation de l’ensemble des travaux du projet de construction de la centrale thermique de 100 mégawatts de Sirakoro est de 85%. La première partie appelée le stockage des hydrocarbures est réalisée à 99%.

Quant à la partie centrale appelée aussi salle de moteurs, tous les 8 moteurs et les alternateurs sont définitivement installés, il reste seulement l’accouplement entre les moteurs et les alternateurs qui ne peut se faire, d’après le chef de projet, qu’après la couverture complète de la salle qui n’est pas encore terminée.

Pour la troisième partie appelée poste évacuateur, elle est, d’après le chef du projet, Ousmane Coulibaly, terminée à 100% ; il manque seulement les câbles qui doivent être posés entre les différents équipements en aérien ainsi que le câble principal qui va quitter la centrale de Sirakoro pour aller au poste de Sirakoro.

Selon Ousmane Coulibaly, cette centrale de Sirakoro devait être opérationnelle dès ce 22 avril 2022 selon le contrat. Malheureusement, a-t-il déploré, il y a eu des contraintes dues à certaines populations riveraines ensuite des problèmes de transport des matériels liés à l’encombrement du fret maritime dû à son tour à la pandémie de COVID-19 et l’embargo sous lequel se trouve le pays.

Ainsi, les câbles qui doivent être posés en aérien entre les différents équipements et le câble principal qui relie la centrale au poste sont, depuis le janvier dernier, bloqués à Abidjan à cause de l’embargo.

Le chef de projet affirme que malgré ces problèmes de transport de certains matériels, les travaux continuent et qu’il a été décidé finalement d’acheminer les câbles qui sont bloqués à Abidjan vers le Sénégal pour qu’ils puissent arriver au Mali, étant donné que les autorités sénégalaises sont plus compréhensives dans la situation actuelle.

Fadiala Dembélé/stagiaire

Fadiala N. Dembélé/Stagiaire
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