Baca-Djicoroni est devenu depuis quelques années la cible des voraces spéculateurs fonciers, avec l’aval de certains élus communaux, ainsi que le maire du district de Bamako. Sur la base des faux documents, ces derniers sont en train de semer la terreur au sein de ce quartier jadis paisible. La population interpelle aujourd’hui les autorités compétentes afin de désamorcer à temps cette bombe foncière.
Le litige foncier est devenu une maladie contagieuse dans notre pays, une maladie qui fait des ravages sur son passage avec son lot de conséquences incalculables et des foyers de tensions qu’il ravive. La population de Baco-Djicoroni Est-extension est la cible de cette maladie depuis quelques années. Ainsi, la présidente de l’Association pour le Développement de Baco-Djicoroni ACI Sud-Ouest-extension et environs, Mme Cissé Aminata Dembélé qui a reçu des journalistes à l’espace vert, qui est la cible des spéculateurs fonciers, en présence de plusieurs de ses conseillers dans le but d’éclairer leur lanterne, a fait la genèse de la crise foncière qui, selon elle, remonte à 2010, l’année où les premiers spéculateurs, en complicité avec certains élus locaux et le maire du district, Adama Sangaré, voulaient s’accaparer de l’espace vert pour construire.
Cependant, la population de Baco-Djicoroni ACI Sud Ouest-Extension s’y est opposée. Ainsi, s’en est suivi un long feuilleton juridique où les membres de l’association ont eu gain de cause sur les spéculateurs fonciers. C’est en décembre 2020 que l’espace a été morcelé en plus d’une quinzaine de lots par le maire du district, Adama Sangaré. « Au moment d’acheter nos terrains avec l’ACI en 1996, ces espaces verts et places publiques nous ont été mentionnés noir sur blanc, et aujourd’hui les spéculateurs ne peuvent pas nous en déposséder. Nous n’accepterons jamais cela », a signalé Mme Cissé Aminata Dembélé.
Nouhoum Diakité, membre de l’association, a, dans son intervention, fait le tour des feuilletons juridiques qui les ont opposés aux spéculateurs. Il a ensuite fait savoir que la justice leur a toujours donné raison, mais que c’est l’application des décisions de justice qui ont toujours fait défaut. « Nous sommes des loyalistes et nous restons toujours devant les décisions de justice et demandons aux autorités compétentes du pays de tout mettre en œuvre pour régler à temps ce problème qui commence à angoisser la population », explique-t-il. Il a annoncé que le sujet a été évoqué dans l’espace d’interpellation démocratique. « Concernant l’espace public, malgré nos opposition, Adama Sangaré est parvenu à déjouer la vigilance de la population en lui octroyant en bail emphytéotique à un particulier qui a déjà clôturé l’espace, mais nous ne baisserons pas la garde ; nous continuerons la lutte jusqu’à la victoire finale », a-t-il conclu.