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Suite des sanctions contre le Mali: La Banque mondiale suspend le décaissement de 452,41 milliards FCFA
Publié le samedi 23 avril 2022  |  Le Combat
Atelier
© aBamako.com par Androuicha
Atelier de présentation de l`étude "Bamako, Moteur de croissance économique et inclusive"
Bamako, le 20 février 2019 à l`hôtel Sheraton. Le ministre de l`Habitat et de l`Urbanisme a présidé la cérémonie d`ouverture de l`atelier au cours duquel la Banque Mondiale a procédé à la présentation des résultats de son étude intitulée "Bamako, Moteur de croissance économique et inclusive".
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Depuis le 15 mars 2022, la mesure est entrée en vigueur. Mais 5 jours après, la Banque mondiale a réitéré sa disponibilité à aider le Mali en ce qui concerne les interventions d’urgence et les projets à caractère social et humanitaire, malgré les sanctions de la CEDEAO et de l’UEMOA qui impactent les populations.



“La présente lettre a pour objet de vous informer de cette décision de suspension des décaissements de la Banque mondiale et vous inviter à faire prendre les dispositions nécessaires pour : informer les entreprises et autres prestataires, titulaires de marchés dans le cadre de la mise en œuvre de vos projets et programmes, de ladite décision et me fournir, au plus tard le 20 avril 2022, l’impact de ladite suspension sur la mise en œuvre des activités de vos projets et programmes, notamment en termes de décaissements attendus, mais également sur le plan économique et financer’’, dit la correspondance n°01125/MEF-SG du 14 avril 2022 du ministre de l’Économie et des Finances, Alousséni Sanou, adressée au coordinateur des projets et programmes financés par la Banque mondiale au Mali.

Comme signalé plus haut, la suspension elle-même est intervenue depuis le 15 mars 2022. Elle a été notifiée au patron de l’hôtel des Finances suivant la lettre AC/ad/037-22 du 18 mars 2022 du bureau régional (Burkina Faso, Mali, Niger, Tchad).« J’ai l’honneur de vous faire parvenir ci-joint, une correspondance de M. Ousmane Diagana, vice-président de la région Afrique de l’Ouest et du Centre de la Banque mondiale, relative à la suspension des décaissements au Mali », écrivait le représentant résident par intérim pour le Mali, notre compatriote Abdrahamane Coulibaly.

« Conformément à ses procédures, la Banque mondiale a décidé de suspendre ses décaissements en faveur des projets et programmes qu’elle finance au Mali en raison de l’accumulation des échéances au titre du service de la dette publique extérieure pendant plus de 45 jours », telle est la raison invoquée par le vice-président.

La lettre précise que les sanctions économiques et financières de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) ont notamment, empêché le gouvernement du Mali d’honorer ses engagements au titre du service de la dette publique extérieure.

Faut-il rappeler que la Banque mondiale est le premier partenaire au développement du Mali avec un portefeuille actif fort de 30 projets, dont 20 à caractère national et 10 à caractère régional. Le cumul des décaissements effectués sur les montants approuvés est de 777,33 millions de dollars, soit environ 452,41 milliards FCFA. Le taux global de décaissement cumulé du portefeuille était de 41,20% à la date du 31 octobre 2021. Le cumul du montant de ses engagements en faveur du Mali au 31 octobre 2021 était de 1,9 milliard de dollars américains soit environ 1.098 milliards FCFA.

Les ressources affectées aux projets nationaux représentent 69,87% des engagements et celles allouées aux projets régionaux ressortent à 30,13%. Ses interventions couvrent les domaines ci-après : énergie et eau, agriculture, élevage et pêche, développement urbain, transports ou infrastructures routières, éducation, formation professionnelle et emplois des jeunes, santé, population et genre, protection sociale, environnement, gouvernance et décentralisation.

À titre de rappel, lors des sommets extraordinaires tenus le 9 janvier 2022 à Accra (Ghana), LA CEDEAO et l’UEMOA, deux institutions sous régionales ont pris des sanctions économiques et financières à l’encontre de l’État malien dont le gel de ses avoirs dans les banques centrales des pays de la CEDEAO.

Tous les transferts de flux financiers et monétaires ont été suspendus par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en application de ces mesures. Le gouvernement a jugé « illégales, disproportionnées et humaines » ces sanctions, avant de les attaquer devant la Cour de justice de l’UEMOA. Celle-ci a ordonné, le mois dernier, la suspension de ces mesures, en attendant de rendre son verdict sur le fond du dossier. Cette ordonnance insusceptible de recours a été ignorée par la BCEAO, organe monétaire de l’UEMAO à ce jour.

C’est ainsi que la Banque mondiale a récemment réitéré sa disponibilité à aider le Mali concernant surtout les interventions d’urgence et les projets à caractère social et humanitaire, malgré les sanctions CEDEAO/UEMOA qui entravent les flux financiers entre l’institution financière et l’État malien. Sa directrice des opérations pour le Mali, Mme Clara Ana De Sousa, l’a déclaré lors de l’audience que le ministre Alousséni Sanou lui a accordée le 20 mars 2022, soit près d’une semaine après la suspension des décaissements.

L’on se rappelle qu’à la suite des événements du 24 mai 2021, la Banque mondiale avait demandé à ses services de décaissement d’observer une pause temporaire jusqu’à ce que la situation soit plus claire. La coopération a repris le 6 septembre 2021 après approbation par la direction de la Banque mondiale des conclusions d’une mission d’évaluation qui s’est déroulée du 29 juin 2021 au 18 août 2021.

Bourama KEITA

Source: LE COMBAT
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