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Edito : interpellation au CNT, Choguel a-t-il abandonné Assimi en plein vol ?
Publié le lundi 25 avril 2022  |  L'Alternance
Séance
© aBamako.com par DR
Séance de travail entre le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, au Palais de Koulouba
Bamako, le 28 septembre 2021. Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a eu une séance de travail avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga de retour de l`Assemblée générale des Nations Unies, à New York.
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Devant le Conseil National de Transition, CNT, pour le grand oral sur son bilan à la tête du gouvernement, le Premier Ministre Choguel K Maïga, l’anti français et l’anti occidental était véritablement méconnaissable au CICB le jeudi 21 Avril 2022. Comme une sorte de prémonition sur son départ de la primature, il cherche aujourd’hui à se réconcilier avec ceux-là même qu’il a traité de tous les noms d’oiseaux de mauvais augure, à savoir la France, la MINUSMA, la CEDEOA, l’UEMOA. En bon homme politique il semble préparé son avenir et ne pas se laisser emporter par le vent du populisme et d’un patriotisme étriqué. Pour tout grand observateur ce changement de paradigme de la part du PM Choguel K. Maïga est le signe avant-coureur d’un divorce imminent entre lui et le Président de la Transition Assimi Goïta. Pour ne pas être persona non grata sur la scène internationale, il tente de se réconcilier avec la communauté internationale au grand dam du Colonel Président de la Transition, Assimi Goïta. Comme dans le Prince de Machiavel, en politique il n’y a pas de sentiment tout est question d’opportunité, le PM Choguel n’a d’autre choix que de se blanchir en enfonçant le jeune Colonel inexpérimenté et jusqu’auboutiste.
Sinon comment comprendre que c’est au moment où la rue ne désemplit pas de manifestants pour demander fondamentalement quatre choses, à savoir le retrait du Mali de la CEDEAO, la création d’une monnaie en tournant dos à l’UEMOA, le non renouvellement du mandat de la MINUSMA et enfin la rupture totale avec la France, que le PM Choguel K Maïga défend devant le CNT toutes ces organisations pourtant bannies par ses partisans. En effet, c’est contre toute attente que le PM a rejeté toutes les propositions faites par des manifestations pourtant sorties à l’appel du gouvernement et du CNT. Pour lui pas question de quitter la CEDEAO encore moins d’envisager la création d’une quelconque monnaie et d’ailleurs sur ce dernier sujet il pense qu’il est nécessaire de tirer toutes les leçons de l’échec du Franc malien. Quand au renouvellement du mandat de la MINUISMA, il se dit très favorable à cela et ne souhaite même pas qu’il y ait un grand chamboulement a-t-il laissé entendre. Pour ce qui concerne la France, le PM est d’accord pour une renégociation autour de l’accord de défense. Au regard de tout ce qui précède, le PM n’a-t-il pas lâché le Colonel Assimi Goïta, président de la transition en plein vol ? N’est-il pas en train de préparer son après primature ? Conscient qu’il ne connaitra jamais la paix et la tranquillité après les actes qu’il a posés étant premier ministre, Choguel K Maïga est aujourd’hui en campagne de séduction ou de réconciliation avec ses anciens suppliciers comme la France et les organisations sous régionales. La prochaine étape serait certainement la classe politique malienne et la société civile, qui sont totalement en froid avec lui. Sachant bien que la vengeance est un plat qui se mange à froid, le PM Choguel qui n’est d’ailleurs pas blanc comme neige pourrait avoir des ennuis judiciaires à moyen et à long terme.
Après le passage du PM devant le CNT, le Colonel Assimi Goïta devrait tirer toutes les leçons du revirement à 180 degrés du PM et comprendre qu’en politique le jusqu’auboutisme ne paie pas et généralement il n’aboutit qu’au désastre. Aujourd’hui, à analyser de près, l’isolement diplomatique du Mali sur la scène internationale, les sanctions des organisations sous régionales et régionales, la brouille diplomatique avec l’occident ne faciliteront jamais l’atteinte des objectifs. Et rendra la réalisation du Mali Koura utopique.
Youssouf Sissoko

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