Pour lutter contre la manipulation et la désinformation dont notre pays fait face aujourd’hui, l’Association des professionnels de la Presse en Ligne (Appel Mali), en collaboration avec la Fondation Tuwindi et Amnesty international Mali, a organisé une formation à l’attention des journalistes maliens sur les techniques de la vérification des faits. C’était du 12 au 15 avril 2022 au Mémorial Modibo Keïta, en présence du président de l’Appel Mali, Modibo Fofana, du Directeur Exécutif de la Fondation Tuwindi, Titiane Togola, du représentant de la Maison de la presse, Daouda Konaté et du formateur venu de la Côte d’Ivoire, Selay Marius.
Dans son discours d’ouverture le président de l’APPEL Mali, a fait savoir que cette formation entre dans le cadre d’une collaboration entre Free Press Unlimited, la Fondation Tuwindi, Amnesty International Mali et APPEL Mali, afin de former une trentaine de journalistes sur les techniques de vérification des faits. Il a rappelé que l’essor du numérique et notamment de l’internet, bouleverse le monde de l’information et force la profession journalistique à se redéfinir.
« Les journalistes eux-mêmes n’ont plus le monopole de la collecte et de la production de l’information. Les citoyens peuvent aussi produire, diffuser via les réseaux sociaux et recevoir des informations via Facebook et Twitter » a-t-il regretté. Avant d’ajouter que ce phénomène des Fake news ou infox pose de nouveaux défis aux journalistes qui tentent de conserver un rôle prescripteur de vérification de l’information. Il dira que la question de gestion des Fakes news se pose aujourd’hui avec acuité.
« Le sujet est encore plus pointu si nous jetons un regard sur la situation actuelle de notre pays avec tout ce qui s’y passe comme dérapage déontologique et manquement dans l’usage fait sur le net des images, vidéos et autres bandes audio, généralement montées de toutes pièces juste non seulement pour créer le Buzz avec l’objectif d’avoir plus d’audience » a-t-il indiqué.
Il a ensuite interpellé les journalistes de faire l’effort de ne pas tomber dans cette faute. De même, de travailler à alerter l’opinion sur le danger que représente ces fausses informations et désinformations.
A ses dires, l’APPEL Mali est consciente de son rôle, elle décide de lancer son unité de vérification des faits, dénommée ‘’APPEL-Verif’’. A l’en croire, cela est un outil de la presse malienne et pour la presse malienne, toutes catégories confondues. Qu’elle sera mise en œuvre par des journalistes confirmés sous la responsabilité de trois journalistes chevronnés dans l’enquête.
Pour sa part, le représentant de la Maison de la presse, a précisé que l’information comme bien public est menacée aujourd’hui par la prolifération des réseaux sociaux dont nul ne peut maitriser les contenus. Pour M. Konaté, tout le monde est devenu journaliste et la diffusion de l’information n’est plus l’apanage des seuls professionnels de la presse. « Dans ce contexte c’est la crédibilité même des journalistes qui est mise en cause. Il est donc de notre devoir de préserver ce noble métier en nous imposant par le professionnalisme » a-t-il lancé comme message.