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Analyse du journaliste ADAMA DRAME: La tête de Choguel Maïga mise à prix par certains de ses camarades du M5, les anciens « dignitaires » du pays et leurs alliés.
Publié le lundi 25 avril 2022  |  Le Sphinx
Séance
© aBamako.com par DR
Séance de travail entre le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, et le Premier ministre Choguel Kokalla Maiga, au Palais de Koulouba
Bamako, le 28 septembre 2021. Le président de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, a eu une séance de travail avec le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga de retour de l`Assemblée générale des Nations Unies, à New York.
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Nul n’est indispensable ! C’est bien connu ! Pour autant, que serait-il advenu de la transition sans l’actuel PM Choguel K. Maïga ? On n’ose imaginer le sort des militaires sans l’engagement de ce Premier ministre qui a tout mis en œuvre en vue de sauver l’essentiel. Faut-il aujourd’hui se défaire d’un sauveur que certains, issus de ses propres rangs et au regard des contingences politiques du moment, qualifient outrageusement de «traitre» ?

Jamais adage n’a été d’actualité au Mali : «la révolution, comme Saturne, dévore ses propres enfants». Explications : Saturne dans la mythologie latine (Chronos chez les Grecs qui a donné son nom à la locution qui porte son nom «Chrono») est le Chef des Titans. Il symbolise le temps. Il avalait donc ses enfants, les futurs dieux de l’Olympe, pour éviter que ceux-ci le détrônent. Zeus (Jupiter) a pu se sauver et parvint à battre son père et s’imposer à la tête de l’Olympe. Voilà pour la mythologie gréco-latine.
Dans les faits, la révolution (tout comme le dieu Chronos), avale toujours ses enfants. Choguel K. Maïga un des personnages centraux de la révolution d’Août 2019 au Mali, fera-t-il exception à la règle ou, comme le veut la sempiternelle sentence, se laissera-t-il engloutir ?
L’homme est aujourd’hui au centre de la controverse et certains parmi ses compagnons de lutte, lorgnant déjà son fauteuil n’hésitent pas à le charger en vue de le mettre à dos avec les militaires. D’où, au passage, le sabotage des conseils des ministres, des articles de presse commandités et payés à coup de centaines de mille francs, entre autres attaques ciblées. Tout semble désormais entrepris en vue d’évincer l’actuel maître des céans. Par n’importe quel moyen !
Mais l’actuel PM mérite-t-il d’être trainé dans la boue et jeté en pâture à la charogne ? Que penseront-on dès lors de ses ex-employeurs lesquels, faut-il le rappeler, ont collé, dans leur peau, un fâcheux antécédent : celui de se défaire de leurs employés une fois… Enfin ! En clair, se débarrasser de Choguel à l’heure actuelle ne manquera pas de non-dits. Son départ de la Primature fera plaisir aux anciens « dignitaires » chassés du pouvoir et ses désormais ex-camarades de lutte qui lui en veulent de n’avoir pas été choisis à sa place par les colonels de Kati après l’éviction de Ba N’Daou et son PM, Moctar Ouane et surtout de n’avoir pas été invités à la soupe.
Mais seulement Assimi Goïta et ses camarades n’ont qu’à s’attendre à une fronde du Mali profond qui voit en l’actuel PM un héros qui dit haut tout ce que le Malien lambda pense tout bas. Choguel est aujourd’hui l’homme politique le plus populaire du Mali et l’homme politique malien le plus aimé par la jeunesse de la sous-région et les panafricanistes qui voient en lui l’homme qui a osé dire non à la France.
Nul besoin de rappeler ces postures tant courageuses du Premier ministre malien ayant, au demeurant permis, de percevoir les militaires sous un jour moins sombre. Pour une rare fois en effet, les «putschistes» étaient désormais fréquentables aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Choguel a bel et bien rendu Assimi fréquentable alors qu’il venait d’être honni par le reste du monde après ce que ses détracteurs, surtout français, ont qualifié de «deuxième coup d’état» et prêts à le trainer aux gémonies.
Il encaissa les coups en se plaçant de travers. Mais voilà qu’une fois la tempête éloignée…
Au sujet des camarades qui s’agitent tant, ne confirment-ils déjà tout le mal que l’on pense des hommes politiques au Mali ? Serait-il vrai alors vrai qu’il n’y a pas de morale en politique ou plutôt, que le politique n’a de morale au Mali ? Quel triste spectacle !
Adama Dramé
Le journal sphinx
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