Après l’élection de de Bassidiki Touré parmi les trois représentants de la presse malienne à la Haute autorité de la communication (HAC), le monde des média a été sidéré de voir le nom de celui-ci écarté par le décret présidentiel. Depuis lors, la presse cherche les motifs de cette décision injuste. Lors de la séance de questions d’actualité du Conseil national de transition, il a fallu l’interpellation du Premier ministre sur la question par l’un des représentants de la presse pour que ce dernier rejette la lourde responsabilité de cette affaire au Président de la transition, Assimi Goïta.
Injustice sous la transition, qui l’aurait cru ?
Au regard de l’injustice galopante qui s’érigeait en mode de gouvernance, l’avènement de la transition politique avait suscité de l’espoir auprès de l’opinion nationale. Mais, le peuple a vite déchanté. Car, le sauveur est en train de devenir le bourreau.
En effet, l’affaire de désignation des membres à la Haute autorité de communication (HAC) a levé un pan de voile de la vraie nature des autorités de la transition.
Suite à la mise à l’écart de son représentant élu pour siéger à la HAC conformément aux textes en vigueur, la presse a remué ciel et terre pour savoir les raisons d’une telle mésaventure. Ni la Primature s’était préalablement impliquée pour entériner cette forfaiture, si on s’en tient au témoignage du Président de la maison, ni la Présidence de la République n’a été en mesure de donner les raisons de l’absence de Bassidiki Touré sur le décret de nomination des membres de la HAC.
A en croire le président de la Maison de la presse, BandiougouDanté, il y a eu plusieurs entretiens entre lui, le ministère de tutelle et la Primature voulant imposer le remplacement de la 3ème personne élue par les faitières par la 4ème. Cela, sans aucun argument juridique. Acculé par les multiples demandes de motivation de cette décision de remplacement de Bassidiki Touré et la détermination de Danté d’aller jusqu’au bout, le Premier ministre finira par annoncer au Président de la Maison de la presse : « Nous sommes d’accord sur notre désaccord ». Pour ainsi affirmer qu’il ne détient aucun argument pour justifier la décision envisagée par les autorités de transition.
Comme dans une jungle où le plus fort a toujours raison, elles ont fini par publier leur décret de nomination des membres de la HAC sans Bassidiki Touré. Depuis lors, la presse est sur le qui-vive. Vent débout, elle multiplie des actions afin que cette injustice soit corrigée.
Ainsi, après une première réunion d’information initiée par le Comité de veille des média, une assemblée générale a eu lieu jeudi 14 avril à la Maison de la presse, où la non-reconnaissance de la HAC en l’état et d’autres actions sont envisagées, la représentante de la presse au CNT a enfoncé le clou le 21 avril. Suite à sa question relative au motif de l’absence de Bassidiki Touré parmi les membres de la HAC, sur un ton hésitant, le Premier ministre prétexte dans un premier temps qu’il y a eu une enquête de moralité, sans dévoiler les conclusions. Ensuite, indique-t-il que le Président Goïta est tenu par un devoir de réserve. Avant d’ajouter que seul le Président de la transition, Assimi Goïta, connait les motifs de la mise à l’écart de Bassidiki Touré, bien qu’il a été élu par ses confrères. Ces propos dubitatifs n’ont pas convaincu leur auteur, à fortiori son auditoire. Car, son implication personnelle dans ce dossier narré par le Président Danté ne permet pas de l’innocenter auprès des faitières de la presse.