Dans le but d’opérer des changements transformationnels des zones difficiles en zones de prospérité économique et de développement durable, les acteurs nationaux se sont penchés sur la question. C’était au cours de l’atelier de validation du Rapport National de Synthèse de la Situation de Référence de la GMV et de la Note Conceptuelle d’un Projet National en réponse aux défis environnementaux et socio-économiques dans la zone GMV. L’événement, dirigé par le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Modibo Koné, a eu lieu le 22 avril 2022 à l’Aedd (l’Agence de l’environnement et du développement durable).
L’une des régions du monde les plus vulnérables et exposées aux effets du changement climatique demeure le Sahel. Une région caractérisée par la désertification, la dégradation des terres et la perte de la biodiversité. Ces multiples défis ont extraordinairement contribué à accroitre la détérioration des moyens de subsistance et l’insécurité alimentaire des communautés rurales de cette région.
Pour y faire face, l’Initiative de la Grande Muraille Verte (IGMV) a vu le jour. Il s’agit d’un programme intégrateur et fruit d’une coopération régionale, représentant la réponse concertée et unifiée à ces défis des onze Etats saharo-sahéliens au Sud du Sahara, à savoir : le Burkina Faso, le Djibouti, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, le Soudan et le Tchad.
Pour la circonstance, le ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Modibo Koné, saisira l’opportunité de s’exprimer sur cette problématique qu’est la problématique de la restauration et de la gestion durable des terres dans la région sahélo-saharienne, afin de lutter contre la dégradation des terres et la pauvreté.
De son point de vue, le Programme de Grande Muraille Verte (GMV) matérialise la volonté politique nationale au Mali d’engager des efforts importants de réhabilitation écologique et socioéconomique des zones sahélienne, sahélo-saharienne et saharienne. Avant de souligner que l’approche intégrée, multisectorielle et inclusive qui sous-tend la mise en œuvre de la GMV s’appuie sur des actions de gestion durable des terres, mettant l’accent sur la restauration, la récupération et la conservation des terres et la biodiversité, combinées à des activités de développement socio-économique, d’adaptation et de résilience au changement climatique.
« La mise en œuvre de l’Initiative par l’APGMV, sur la base de la Stratégie Globale Harmonisée assortie de Plans d’Actions sur deux cycles quinquennaux (2011 à 2015) et (2016 à 2020), a principalement porté sur : la mise en place des bases institutionnelles et organisationnelles des organes statutaires ; la structuration et renforcement des fondamentaux de la gouvernance avec la création des outils et mécanismes de planification et mobilisation des ressources ; l’appropriation du «Concept GMV» et son Approche-terroirs centrée sur les populations à la base et sur les fondamentaux de la gestion durable des terres prenant en compte les trois conventions principales des Nations unies (Désertification, Biodiversité et Changement climatique) ; les réalisations physiques concrètes avec une valeur ajoutée prouvée au profit des populations dans les Etats membres suivant des axes stratégiques majeurs définis », a-t-il poursuivi.
Toutefois, contraste le ministre Koné, nonobstant les avancées notoires révélées par le rapport d’évaluation de la première décennie de mise en œuvre globale de la Grande Muraille Verte, des contraintes majeures ont existé. Notamment la mobilisation des ressources attribuée à la qualité des projets présentés aux potentiels bailleurs. Face à cette problématique, préconise-t-il, il est opportun et nécessaire de renforcer les capacités des structures nationales dans l’élaboration des projets et programmes bancables.
C’est dans ce cadre que le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), à travers le FEM, a appuyé les Etats membres de l’APGMV pour la réalisation de la présente étude afin d’établir la situation de référence de la GMV au niveau national et de disposer des données fiables pour la formulation de projets pertinents, soutiendra l’orateur.
Partant, il saluera les efforts consentis par l’ensemble des acteurs de mise en œuvre de la GMV. Tout en précisant que cet atelier national de validation du Rapport National de Synthèse de Situation de Référence de la GMV, dont la finalité est l’élaboration de la Note Conceptuelle du Projet National, permettra d’apporter une solution pour le Mali à la problématique de projets bancables.
Pour sa part, le directeur général de l’Agence nationale de la grande muraille verte du Mali, Toumany Diallo, saluera la présence du ministre de tutelle au présent atelier qui témoigne l’intérêt particulier qu’accorde le gouvernement malien à cette cause.
Dans son analyse, le Directeur Diallo indiquera qu’au regard de son caractère transversal et multisectoriel, l’Initiative GMV vise globalement et de façon durable des changements transformationnels des zones difficiles en zones de prospérité économique et de développement durable. L’ambition 2030 de la Grande Muraille Verte est portée par un Plan d’Investissements Prioritaires Décennal (PIPD) 2021-2030, adopté le 29 juillet 2021 à Nouakchott par le Conseil des ministres auquel vous avez activement pris part.
Depuis la 4ème édition du One Planet Summit (OPS), précise-t-il, la GMV fait l’objet d’une forte coalition internationale traduite par d’importantes annonces d’engagements financiers de divers partenaires techniques et financiers pour la période 2021-2025.
L’accélération de la mise en œuvre de l’ambition 2030 de la GMV, par l’exécution du PIPD 2021-2030, passe par la formulation de projets et programmes pertinents susceptibles de mobiliser les ressources financières adéquates auprès des partenaires et le renforcement de la capacité d’absorption de ces ressources par les Etats membres.
Au regard de l’importance du segment malien couvrant près de 20% du tracé global de la Grande Muraille Verte à l’échelle des 11 pays membres, le Mali constitue l’un des piliers de l’initiative ; d’où l’impérieuse nécessité de son implication dans l’implémentation de toutes ses composantes.
«C’est dans ce contexte que la vision de l’ANGMV est de s’attaquer résolument aux principaux fléaux environnementaux et climatiques dans le cadre d’une coopération sous-régionale et d’une synergie d’actions dans la bande du segment malien de la GMV», a déclaré Toumany Diallo.